Le projet « Appui à la promotion et protection de l’enfant au sein de la Brigade chargée de la protection des mœurs et de l’enfance de la Police malienne » a été lancé le 12 septembre 2019 grâce à l’appui technique et financier de la MINUSMA.

Ce projet porté par la section de la Protection de l’enfant est la suite logique du partenariat durable établi avec la brigade chargée de la protection des mœurs et de l’enfance depuis 2015. La Section a réhabilité les locaux de la Brigade, dispensé aux policiers en fonction plusieurs formations sur les droits et la protection de l’enfant avec un accent particulier sur les enfants affectés par le conflit armé au Mali. Elle a également fourni du matériel bureautique et informatique ainsi que des moyens roulants. Un espace « ami des enfants » a été aménagé pour que les enfants accueillis à la Brigade puissent bénéficier d’un espace adéquat. La Cheffe de la Section de la Protection de l’enfant, Madame Solange Vasse, a souhaité que les forces de police puissent voir dans la mise en œuvre de ce programme une chance accordée aux plus jeunes des justiciables de connaître un nouveau départ, sous leur impulsion, sous leur protection et avec leur aide.

D’un montant de près 148 000 000 FCFA, le projet a pour objectif de promouvoir la protection de l’enfant dans la Réforme du secteur de la sécurité et de la justice, reconnue comme un élément clé de la construction et de la consolidation de la paix en situation de post-conflit. Cette promotion passe à travers le renforcement technique et opérationnel ainsi que des capacités de la Brigade chargée de la protection des mœurs et de l’enfance de la Police malienne. Le projet répond à des besoins réels de protection exacerbés par le conflit armé qui sévit dans le nord du Mali et qui continue d’avoir un impact désastreux sur les enfants.

L’ensemble des six violations les plus graves à l’encontre des enfants en situation de conflit armé y ont en effet été commises :

– meurtre et mutilation ;

– recrutement ou utilisation d’enfants soldats ;

– attaques contre des écoles et des hôpitaux ;

– enlèvements ;

– viols et autres violences sexuelles graves ;

– refus de l’accès humanitaire pour les enfants.

Ces violations viennent s’ajouter aux problèmes récurrents de protection dans le reste du pays tels que la traite et le trafic d’enfants, les mariages forcés, la prostitution infantile, et l’exploitation des talibés et des jumeaux à des fins commerciales.

Partenariat projet

A l’occasion du lancement du projet, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies, Mme Joanne Adamson, a réitéré aux autorités nationales la disponibilité de la MINUSMA à appuyer et accompagner le renforcement du système national de protection de l’enfant. Elle a rappelé que la bataille pour la construction de la paix et la lutte pour la protection et la promotion des droits des enfants sont deux combats interdépendants qui doivent se renforcer mutuellement. Elle a également souligné que la recherche de la paix, de la réconciliation et l’enracinement des valeurs liées à l’état de droit passent nécessairement par l’éducation aux droits de l’Homme y compris les droits des enfants qui constituent les hommes de demain.

Mme Joanne Adamson a enfin exhorté l’ensemble des acteurs à multiplier les efforts pour faire de la protection de l’enfant un élément essentiel dans l’exercice de leurs fonctions, « un réflexe et une réalité à tout instant, en tout lieu et à tous les niveaux pour qu’ensemble nous puissions contribuer à la création d’un environnement protecteur pour les enfants ».

Pour sa part, le Directeur général adjoint de la Police, Contrôleur Général Moussa Boubacar Mariko, s’est réjoui de l’appui multiforme de la MINUSMA et sa présence continue aux côtés de la police nationale. Ce projet a une action salvatrice car il permettra d’adapter les capacités de la police aux défis de protection d’enfants engendrés par le contexte de conflit armé, a-t-il indiqué avant d’énumérer les principaux axes du projet : renforcement des capacités techniques de la police malienne conformément aux standards nationaux et internationaux de protection de l’enfant,  amélioration des capacités de travail des policiers chargés de la protection des enfants, et prise en charge des enfants en situation difficile ou en conflit avec la loi.

SourceMinusma