Face au silence d’une l’équipe gouvernementale et de tous les soutiens du régime, suite aux dernières accusations de l’ambassadeur allemand en fin de mission au Mali, sur l’état inquiétant de la corruption dans notre pays, le Président lui-même s’est senti obligé de monter au créneau ‘’pour jouer au pompier’’, diraient certains observateurs. Profitant ainsi de la tribune de la première édition du Salon de l’Entreprenariat et des petites et moyennes entreprises du Mali, IBK a défendu son pays, à la suite des accusations portées par le diplomate allemand.

L’Ambassadeur d’Allemagne au Mali, Dietrich Becker, a affirmé dans une interview parue le 15 juillet dernier chez nos confrères de l’Indépendant : « Je n’encouragerais pas un Allemand à investir au Mali vu l’état de corruption de la justice ».

Les propos font un grand bruit sur les réseaux sociaux, dans les salons feutrés de la Capitale, mais aucune déclaration officielle n’a confirmé ni infirmé ou même recadré la sortie du diplomate. Même du côté des soutiens du pouvoir, le silence est total.

Seuls les deux syndicats de la magistrature, le SAM et le SYLIMA, vexés par cette accusation d’un diplomate, ont jugé nécessaire de réagir, à travers une déclaration.

Les magistrats ont condamné « avec la dernière rigueur » les différentes « attaques » qui « font état de la corruption de la justice sans en apporter la moindre preuve ». Les deux organisations syndicales vont jusqu’à dénoncer le silence et l’immobilisme des autorités nationales face à une telle accusation.

« Le SAM et le SYLIMA rappellent à l’opinion publique nationale et internationale que la justice malienne qui s’évertue à donner satisfaction au peuple malien dans des conditions extrêmement difficiles (moins de 1 % du budget national), ne mérite pas leur silence face à un tel traitement que rien ne justifie ».

Dès lors, l’on comprend les raisons de cette sortie du Président IBK lors du salon de l’entreprenariat, au CICB, pour défendre son pays et appeler les partenaires à lui faire confiance et à faire confiance à un pays dont le peuple a marqué l’histoire. La volonté politique, dira le Président IBK, ne manque pas. Ayant ainsi placé la jeunesse au cœur de son second mandat, le Président de la République est revenu sur son engagement et sa détermination en faveur de cette jeunesse debout : « Mon ambition, c’était qu’un jour, parti à la décision nationale, je fasse tout pour que nous ayons nous aussi des capitaines d’entreprises à dimension continentale et mondiale, car nous le pouvons, oui nous le pouvons », a insisté IBK.

Alors que c’est la gouvernance qui est mise en cause, « la bureaucratie est trop lourde, l’assiette fiscale est trop petite et se concentre sur le secteur formel. Et, en tant qu’étranger, vous êtes obligés d’investir dans ce secteur qui est étouffé par la corruption, les Impôts ». Le Président IBK s’évertue uniquement à louer la vaillance d’une jeunesse innocente, en misant une volonté politique réelle : « nous n’aurions aucune chance de survie dans ce monde si nous n’avions pas cette intelligence-là de vous préparer pour le monde dans lequel nous sommes déjà qui est un monde d’hyper compétitivité. Notre jeunesse, nous ne la préparons pas à tendre la Sébile, non, pas une jeunesse mendiante, vous ne venez pas d’un peuple mendiant, nous fûmes dans l’histoire. Si nous sommes prêts aujourd’hui à tous les sacrifices pour la survie du Mali, c’est pour le Mali, et ce Mali, c’est vous qui en assurez la survie et la permanence… »

Par Sidi DAO

Source: info-matin