Et si on vérifiait la moyenne réelle d’admission au bac des candidats ? Personne ne le fera car le malien est de nature passif et pacifique, il est seulement virulent dans la parole.


Qui par curiosité peut demander ou vérifier la moyenne réelle d’admission des candidats au Bac et leur moyenne mise sur la liste admission à la bourse? Le curieux comprendra que les meilleurs de l’école malienne ont été fabriqués de toutes pièces cette année. Aucun secteur ou domaine d’activités au Mali ne peut échapper au fléau de la corruption, de la malversation et du vagabondage financier. Les dossiers en cours d’instruction au tribunal de la commune III, les cas de dossiers de corruption dénoncés dans les multiples rapports du vérificateur général sont bien des illustrations.
Dans le cas de l’éducation, il aurait une incohérence grave et honteuse entre la moyenne d’admission des candidats aux Bac et celle de la liste des admis aux différentes bourses d’excellence, la chaine de suivi et de vérification paraît longue mais elle est faisable.
De la fuite des sujets avant le jour des épreuves, à l’achat des consciences des surveillants en salle ; de la salle de correction au secrétariat général du ministre, le chemin est long et beaucoup de virages existent. Laissons les réclamations et autres rectifications des admis. Laissons la seconde correction pour repêcher d’autres candidats sur-chanceux. Voyons ce qui se passe au moment des dépôts des candidatures pour les bourses d’excellence. Ne demandez pas aux opérateurs de téléphonie mobile au Mali de vous donner les relevées des appels téléphoniques rentrant et sortant du ministère durant cette période. Mais rendez-vous dans une école d’un des admis à la bourse et faites une comparaison entre la moyenne réelle d’admission et celle qui se trouve sur la liste définitive de certains candidats admis à la bourse. Vous comprendrez comment on peut mettre du blanc sur le noir sans changer la couleur du noir. Ce business reste un véritable marché juteux pour les plus sensibles à la corruption au sein du département de l’éducation national. Pendant cette période, on peut dire sans risque de se tromper que des centaines de millions circulent dans les coulisses du ministère. Chaque haut responsable du département, nous dit-on, a son petit quota de candidats rapportant plusieurs millions de FCFA. L’expertise du malien dans la corruption est telle que tout se passe dans un total. Tout simplement trop fort.

B.M

Source: Le Point du Mali