Le président de la Plateforme contre la corruption et le chômage au Mali (PCC), arrêté le 9 mai pour avoir appelé les forces de sécurité à se révolter contre le pouvoir, sera jugé à l’été. Un militant anticorruption et voix éminente de la société malienne a été libéré vendredi, mais sera jugé le 1er juillet pour incitation à la violence, a-t-on appris de sources judiciaires.

Clément Dembélé, président de la Plateforme contre la corruption et le chômage au Mali (PCC), avait été arrêté le 9 mai pour avoir appelé les forces de sécurité à se révolter contre le pouvoir dans une vidéo, avait indiqué à l’AFP un responsable au sein des services de renseignements.

Son arrestation n’avait jamais été confirmée publiquement par les autorités et le silence sur son sort et l’endroit où il se trouvait avait donné lieu à d’abondantes spéculations.

Inculpé pour incitation à la violence

Il a été « présenté au procureur de la République ce vendredi. Il a été inculpé pour incitation à la violence, mais laissé libre. Il comparaîtra le 1er juillet prochain », a dit une source judiciaire malienne.

Une autre source judiciaire a confirmé l’information et ajouté que « ses problèmes avec la justice n’ont rien à voir avec ses activités de lutte contre la corruption ».

Une centaine de personnes avaient manifesté en sa faveur mardi à Bamako mardi. « Les gens ont dans un premier temps pensé qu’il avait été enlevé et donc porté disparu à jamais. Et qu’il ne fallait pas laisser passer ça », a expliqué Oumar Kanté, sociologue à l’université de Bamako.

« Ensuite le citoyen lambda a pensé qu’il était arrêté dans le cadre de sa croisade contre la corruption. Il fallait donc se mobiliser pour soutenir sa cause et exiger sa libération », a-t-il ajouté.

Le Mali était classé 130e sur 180 pays en 2019 sur l’indice de corruption dans le secteur public établi par l’organisation spécialisée Transparency International.

Le Monde avec AFP

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