Actuellement ministre des Transports, Soumana Mory Coulibaly aura fort à faire pour calmer les ardeurs des cheminots qui ne savent plus à quelle autorité se fier finalement à force d’entendre de fausses promesses et même des mensonges crus en ce qui concerne la relance effective des activités de la société des chemins de fer du Mali.

Les cheminots ont déjà donné le temps en organisant, il y a quelques jours, un sit-in de protestation dans la cour du ministère des Transports, pour réclamer huit mois d’arriérés de salaires. Il a fallu l’intervention des forces de sécurité pour les disperser, pendant que le ministre Somana Mory Coulibaly, désormais en charge du secteur, recevait leurs délégués pour calmer les esprits.

Cette histoire d’arriérés de salaire n’est qu’infime difficulté que le gouvernement doit affronter concernant ce dossier sulfureux de la relance des chemins de fer du Mali. Une véritable patate chaude entre les mains du ministre Soumana Mory car les cheminots font de plus en plus preuve d’impatience et ils ont certainement raison pour avoir été vraiment trop tolérants, au point que les autorités, les prenant pour crédules, ont abusé de leur passivité.

En effet, plus machiavélique que ce régime on meurt, lui qui a osé exploiter la détresse des cheminots à des fins politiciennes, pour en même temps tromper les populations de la région de Kayes, auxquelles était promis la relance effective du trafic voyageur par IBK. En lieu et place, on a repeint les anciens wagons achetés par ATT, rafistolé la seule vieille locomotive disponible et ne roulant au maximum qu’à 17 km à l’heure (donc plus lent qu’un vélo) pour organiser tout un tapage autour de son voyage inaugural (Bamako-Kayes). Le ministre des Transports d’alors s’est même permis un jeu théâtral à bord de ce massif cercueil roulant.

Ce train, n’ayant pas la puissance nécessaire pour monter à Kati lorsqu’il est chargé de marchandises, doit d’abord aller dépoter les wagons marchandises contenant les bagages des voyageurs à Kati, pour ensuite aller les remorquer au cours de son trajet, après avoir pris à bord les passagers.

Comme si cela ne suffisait pas, on ose s’enfoncer dans un énorme mensonge, en faisant croire aux cheminots, à l’approche de l’élection présidentielle, que les nouvelles locomotives achetées par le président IBK étaient en Afrique du sud et devaient arriver à Bamako dans les trois semaines suivant cette annonce, qui relevait en réalité de propos mensongers de campagne électorale.

La réalité est plus profonde qu’on ne voudrait le faire croire concernant la relance des activités des cheminots car même le chemin de fer est à reconstruire. Non seulement les rails ont été enlevés par endroits sur le réseau et vendus à la ferraille où s’est très prisé, mais en plus, l’écartement des rails existant n’est plus aux normes pour y faire rouler de nouvelles locomotives.

C’est donc un projet gigantesque qu’il faudra réaliser, au lieu de continuer à mentir aux cheminots. D’ailleurs, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga avait pris l’initiative de la dissolution de la structure transitoire, Dakar-Bamako Fer pour créer une société de chemins de fer propre au Mali. Mais ce dossier a été mis au placard, parce qu’il fallait d’abord s’occuper d’un second mandat pou IBK.

La rédaction

Source: Le Pays