Lieu de passage par excellence des nouveaux recrus, l’ENP (Ecole Nationale de Police) s’illustre ces derniers temps par des frasques qui ne font pas honneur à la corporation. Après l’accouchement d’une fille en pleine formation, il est question d’actes mafieux posés au sein de cet établissement de renom, de quoi interpeller la hiérarchie de la police.

Décidemment l’image de la police dégringole au fil des jours. Les élèves de l’Ecole Nationale de Police feraient les frais des disfonctionnements administratifs causés par de leurs officiers. De quoi s’agit-il ? Les informations en provenance de l’ENP accusent le directeur de formation d’avoir un système en place en 2018, pour obliger les élèves au nombre de 2 200 à domicilier leurs comptes bancaires à la BSIC et à s’inscrire dans l’auto- école ‘’Le Guide’’ située à N’Tomikorobougou et appartenant à l’officier de discipline de l’Ecole Nationale de Police. Pour cela, un prélèvement mensuel de 10 000 Francs CFA est effectué sur les dits comptes bancaires à la BSIC au profit de l’auto- école pour une durée de 9 mois. Pire, les bons de sortie du week- end seraient monnayés à 100 et 200 Francs CFA aux pauvres élèves qui doivent aussi débourser 30 000 Francs CFA pour acquérir les sous- vêtements et 15 000 Francs CFA pour les ténues de sports. Nous faisons économie d’autres dysfonctionnements plus graves qui ne font que davantage ternir l’image de cet établissement de renom qui a accueilli les meilleurs cadres de la police nationale.

Fidèle à son engagement, et dans sa lutte quotidienne contre les comportements déviants, l’AMLCDF (Association Malienne de Lutte Contre la Corruption et la Délinquance Financière), sous le leadership du président Moussa Ousmane Touré, a saisi le ministre de la sécurité et de la protection civile pour gérer ces affreuses pratiques avec toute la rigueur de la loi. Selon les plaignants, notre société est à l’agonie à cause de l’injustice institutionnalisée au sein de nos forces de sécurité et au sein de notre magistrature toutes deux sensées être les principaux régulateurs de la paix sociale.

En attendant, le risque est réel de voir ces jeunes recrus formatés à accepter l’injustice à leur passage à l’école de police. La formation terminée, une fois en fonction, ces anciennes victimes deviennent des bourreaux de nos populations. L’Analyste suivra de près le développement de ce dossier qui se trouve sur la table du ministre de la sécurité et de la protection civile.

Wait and see.

Oumar Baba Traore

Source : L’Analyste