Cher estimé papa, éminant juriste et très considéré magistrat de la République du Mali, trouvez en ces lettres ci-dessous le cri de cœur d’un fils, d’un citoyen épris de vérité d’équité et de justice dans notre pays.*

Vous êtes avant tout un père à moi car ayant fait la fac de droit avec une de vos filles, vous êtes une vitrine pour moi car vous êtes le président de la Cour suprême du Mali, Cour qui en plus de ses compétences judiciaires et juridictionnelles, représente la matérialité du pouvoir judiciaire au Mali.

Cela je l’enseigne à mes élèves depuis que j’ai eu la chance de devenir fonctionnaire, professeur de droit dans notre pays.

Monsieur le Président de la Cour suprême, vous êtes donc la vitrine du droit et de la légalité au Mali et rien que votre nom, votre poste inspire en droit dans notre pays en matière de justice.

Mon père, monsieur le Président de la Cour suprême, ai-je besoin de vous rappeler que l’enjeu est de taille, que l’ère est grave et que les Maliens vous contemplent ? Je suis sûr que non, non car vous le savez bien que moi que votre nom vient d’être cité, vous venez d’être primé à tort ou à raison d’un trophée lugubre, déshonorant, humiliant et horrible : le trophée du fonctionnaire le plus corrompu au Mali.

Cher père, cher président de la Cour suprême, cette accusation frontale n’est pas l’œuvre de n’importe qui ? Elle vient du président du Patronat du Mali, homme d’affaire qui a son chiffre d’affaire en multiples millions, qui vit à l’abri du besoin, et qui a prioriest un homme sincère, honnête et patriote. Il est la vitrine du secteur privé du domaine des affaires créateur de plus d’emplois au Mali.

Aujourd’hui plus que jamais le Malien a soif de justice, le Malien a soif d’équité, le Malien a soif de bonne gouvernance, le Malien a soif de preuve de bonne moralité.

Cette accusation à votre encontre est grave, très grave, elle est humiliante, elle est déshonorante pour vous en tant que père de famille, en tant que président d’institution en tant que magistrat de grade exceptionnel.

Pour toutes ces raisons, le peuple malien a les yeux rivés sur vous, les oreilles larges ouvertes, l’attention toute concentrée sur vous, sur votre réaction.

Monsieur le Président de la Cour suprême, le père de mon promo, honorable dogon reconnu au Mali comme l’une des ethnies honnêtes, tout le Mali sincère vous regarde.

En tant qu’enseignant, je voudrai me servir de vous, de l’exemple que vous allez donner en intentant une action en justice pour vous blanchir, pour prouver à mes apprenants ; qu’on peut faire confiance à la justice malienne.

J’y tiens car c’est une question avec exemples concrets que me posent chaque année mes apprenants. Je voudrai pas leur répondre l’année prochaine par ce que j’ai l’habitude de leur dire :”il y a les textes au Mali, il y a ce que la loi fixe et impose, mais il y a aussi ce que les Maliens, hommes et femmes font. Sachez faire la différence entre la théorie et la pratique, moi en tant que professeur, je ne vous enseigne que ce que la loi stipule…”. Je voudrai leur citer votre exemple à la suite d’une action en justice.

Monsieur le Président de la Cour suprême, Ahamadou Koufa est un terroriste, il tue, assassine détruit pour ses convictions, Iyad Aghaly de même, les Maliens les détestent leur en veulent et souhaitent leur disparition car ils sont nuisibles.

Mais au-delà je vous rappelle qu’une justice corrompue fait pire que Koufa et Aghaly, elle est un frein au développement d’une nation. Elle empêche l’épanouissement légal des affaires, freine les entrées d’impôts nuit à la construction d’infrastructures éducatives, sanitaires freine l’auto détermination alimentaire, nuit à la création d’emplois et pousse la jeunesse à la recherche du gain facile qu’elle trouve souvent en compagnie des Koufa  et Iyad Agahly. Une justice corrompue détruit une nation toute entière car elle est un frein au développement.

Mon Très respecté Président de la Cour suprême, réagissez pour sauver l’honneur de la justice malienne, réagissez pour redonner confiance aux Maliens en sa justice, réagissez pour laver votre honneur, l’honneur de vos descendants, celui de ma promo qu’est votre fille.

Je vais terminer par ces affirmations assez banales mais qui ont tout leur sens : “Qui ne dit mot consent”. “Le silence devant l’injustice est pire que l’injustice commise”.

Boubacar Koumaré

 

Source:  Mali Tribune