Rencontres avec l’imam Mahmoud Dicko, les familles fondatrices de Bamako, les partis politiques de la majorité présidentielle… Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita décrispe le climat sociopolitique tendu depuis le 5 juin dernier.

Après les rassemblements des 5 et 19 juin dernier, le M5-RFP a projeté un nouveau rassemblement à Bamako le 10 juillet prochain. Auparavant, pour une sortie de crise, il avait rédigé un mémorandum adressé au Président IBK dans lequel il était question de la nomination d’un Premier ministre des pleins pouvoirs et des ministres à des ministères de souveraineté, tous ici de ses rangs.

Jugé utopiste par les partisans du pouvoir, les propositions de sortie de crise faites par le M5 ont montré au grand jour leur désir de prendre le contrôle du pays. Au sein de l’opinion publique, ces propositions sont fortement interprétées. Si certains pensent que cela fait partie du combat, d’autres, par contre, voient en cela une manière de se sauver sans la République. Parce qu’estiment-ils, le problème du pays ne peut pas se régler avec le partage des postes de ministres à Bamako. Mais, plutôt dans l’union  sacrée de tout le peuple malien dans la recherche des solutions aux préoccupations du pays.

Fragilisé et meurtri  par  le problème du centre, la crise sociopolitique à Bamako, selon des observateurs indépendants, ne pourra  qu’accentuer les difficultés au lieu d’aider le pays dans la recherche des solutions idoines.

A son retour de Nouakchott au sommet du G5 Sahel, le président de la République, IBK,  conscient de la situation du pays, laquelle n’a nullement besoin qu’on en rajoute joue la carte de l’apaisement en rencontrant en premier lieu l’imam Mahmoud Dicko, les familles fondatrices de Bamako, les partis politiques de la majorité présidentielle et le M5-RFP.

Selon nos informations, le président IBK a informé ses interlocuteurs de sa volonté de former un gouvernement d’union nationale pour trouver des solutions à la crise politique actuelle. Particulièrement à l’imam Mahmoud Dicko, a-t-on appris, le Chef de l’Etat aurait demandé de lui proposer des ministrables dans ses rangs, au cas contraire, le suppléé de se retirer du M5 et lui laisser ‘’gérer’’.

Elu démocratiquement président de la République, par ces séries de rencontres, Ibrahim Boubacar Keita donne l’impression de celui qui veut tourner la page de la crise politique actuelle en privilégiant, bien entendu, le dialogue. La démarche mise en avant est un signal fort. Que fera le M5-RFP ?

Ousmane Morba

L’Observatoire