La pression qui s’exerce sur le régime actuel du Mali n’est pas nouvelle. Le régime du président Amadou Toumani Touré a connu presque la même chose et même le pouvoir de la transition aussi a été pris à partie par une fronde populaire. Mais puisque la transition n’a pu mettre à plat ou même donner un coup de fouet aux reformes nécessaires, peut-être par faute de temps, le phénomène reprend et accule le régime IBK. Pourquoi ? C’est parce que les solutions attendues aux défis ont comme disparu à l’horizon. Et pourtant le premier malien, premier responsable de ce qui arrive ou peut arriver au Mali ne se hâte pas à donner des réponses. Pourquoi ? Sur qui ou quoi compte-t-il pour continuer comme si de rien n’était ?

Le silence ou cette nonchalance du président IBK à réagir promptement aux demandes socio politiques n’est pas gratuit. Ou il n’en peut plus ou il a espoir d’un soutien révélé ou occulte. Le soutien révélé ne peut venir que de son camp politique. Mais pour avoir ignoré ce camp et même piétiné les textes régissant son parti (le parti au pouvoir) dont il est fondateur, il faut croiser les doigts pour les voir tenir jusqu’au bout. Ne dit-on pas que c’est dans des difficultés qu’on connait ses vrais amis ? Le Rassemblement pour le Mali RPM, parti au pouvoir et ses alliés auront-ils les coudés franches pour sauver le président IBK ?

Le soutien occulte, qui a toujours existé dans la résolution de toutes les crises socio politiques en Afrique, peut venir des partenaires du Mali à l’origine mais qui se mue en partenaire du régime dès qu’il y a une incertitude sur leur intérêt. Les informations distillées ça et là soupçonneraient le partenaire dit traditionnel, historique… Difficile de jeter toutes les déclarations allant dans ce sens car, des exemples sont donnés à l’appui. Les cas de la Tunisie avec Ben Aly, du Burkina Faso avec Blaise Compaoré… sont avancés. Ce soutien occulte concocterait deux scénario possibles : s’attaquer, à travers les services renseignements et de répressions, aux acteurs du mouvement de contestation par l’infiltration, casser le mouvement par des manœuvres peu orthodoxes, ou face à la résistance, exfiltré la cible principale, c’est-à-dire le président de la république et chercher à contrôler les nouvelles orientations du pays. Les dits partenaires n’abandonnent jamais, leur survie aussi dépend de leur limite d’influence. Il y a aussi, à ne pas négliger, la tactique de l’usure d’un côté et la répression de l’autre. Les propos du Président IBK, après la fête de Tabaski sont assez révélateurs sur les intentions du locataire de Koulouba. Pour notre cas spécifique, les solutions envisagées se révèlent être même un problème. L’usure fait couver la crise et la répression la complique.

Le mieux c’est d’étoffer les arguments du dialogue et de poser des actes forts de sortie de crise sans hausser les épaules ni bomber la poitrine. C’est la vie de la nation qu’il s’agit. Ensemble, les solutions sont crédibles.

Drissa Tiémoko SANGARE

Source : L’Analyste