Ayant disparu de la sphère nationale depuis son éviction du pouvoir le 18 aout 2020, suite à un coup d’Etat militaire, conduit par le Colonel Assimi Goïta, l’ancien Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta dit IBK, dont l’état de santé n’a cessé de se dégrader depuis lors, est décédé, hier dimanche, à l’âge de 76 ans. Ayant occupé les plus hautes fonctions sous l’ère démocratique, IBK a terminé, de  façon peu honorable, son parcours politique,  après une gestion approximative du pays, de septembre 2013 au 20 août 2020. Le dernier président, démocratiquement plébiscité, s’en est allé à un moment où le pays se cherche désespérément une porte de sortie de la crise profonde, dans laquelle il est plongé depuis 2012.

 

L’information est tombée, hier, dans la mi-journée. L’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a été arraché à l’affection des siens, à l’âge de 76 ans, à son domicile, à Sébénicoro. Selon le communiqué du gouvernement, cette disparition est intervenue à la suite d’une longue maladie. En effet, depuis son départ forcé du pouvoir, le 20 août dernier 2020, la santé du président IBK n’a cessé de se dégrader, nécessitant son hospitalisation à Bamako, suivie de son évacuation aux Emirats Arabes Unis.

L’histoire retiendra que l’illustre disparu a marqué de son empreinte l’histoire démocratique du Mali. Il a assumé différentes responsabilités au plus haut sommet de l’Etat. Ambassadeur, Ministre des Affaires étrangères, Premier ministre, de 1994 à 2000, président de l »ADEMA-PASJ, alors parti au pouvoir, président de l’Assemblée nationale, de 2002 à 2007 et celui du RPM, qu’il a fondé par la suite ; puis, président de la République, en septembre 2013, après deux échecs comme candidat à la présidentielle, notamment en 2002 et 2007.

Élu à la magistrature suprême de la République, en 2013, il est réélu en 2018, IBK n’est jamais parvenu à  » honorer «  la confiance placée en lui par les Maliens, qui l’avaient plébiscité en 2013, avec plus de 77% des suffrages exprimés. Durant son premier quinquennat, son régime sera marqué par une succession de scandales dans la gestion des affaires, sans oublier les revers successifs de l’armée dans la lutte contre le terrorisme.

Malgré un bilan mitigé, il a pu obtenir un second mandat en 2018, qu’il ne parviendra pas à conduire à bout. Cela, en raison de la poursuite de la même politique de gestion calamiteuse, qui a amené ses principaux soutiens à se retourner contre lui.

Des mouvements de contestation, menés par la M5/RFP, avec son autorité morale, l’imam Mahmoud Dicko, finiront par emporter son régime, avec le parachèvement du CNSP.

Après près d’une semaine de détention au camp de Kati, il sera libéré le  27 août, suite à des négociations de la CEDEAO. Assigné à résidence avec un accès restreint à internet et des visites limitées, IBK sera hospitalisé le 1er septembre 2020, après avoir été victime d’un léger accident  »vasculaire cérébral’.

Quatre jours plus tard, il se rend à Abou Dabi pour être soigné, la junte précisant alors que son séjour à l’étranger ne pourra excéder trois mois. Le 21 octobre 2020, Ibrahim Boubacar Keïta rentre à Bamako après son séjour médical aux Émirats arabes unis.

Depuis, l’opinion était sans nouvelle de lui, jusqu’à l’annonce, hier, de son décès. Depuis cette mauvaise nouvelle, sa résidence ne désemplie pas. L’ancien président de la transition Bah NDaw et plusieurs d’autres personnalités se sont rendus à son domicile pour présenter des condoléances à son épouse, Kéïta Aminata Maïga.

YC

Source : L’INDEPENDANT