Les tractations pour un dénouement heureux de la crise sociopolitique qui secoue notre pays se poursuivent. Hier, à la Villa des hôtes, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est entretenu avec certains candidats malheureux au second tour des législatives, regroupés au sein du «Collectif des députés démocratiquement élus par le peuple et spoliés de leurs victoires par la Cour constitutionnelle». C’était en présence des représentants du Haut conseil islamique qui, dans le cadre de sa mission de médiation, a souhaité cette audience.

Au nombre d’une trentaine, ces anciens candidats aux législatives tiennent à «siéger» au Parlement. Pour dénouer cette situation qui aurait été un facteur potentiellement déclencheur de cette crise sociopolitique, le chef de l’Etat s’était montré ouvert au dialogue et disposé à entreprendre, conformément à la Constitution, les actions nécessaires.

Cet engagement connaît donc un début de concrétisation avec cette rencontre qui aura permis de « faire l’état des lieux», selon Adama Noumpounon Diarra, porte-parole du Collectif. «Nous avons expliqué, dans les détails, les faits qui ont été constatés par nos soins sur le terrain, lors des élections», a-t-il précisé. Les explications de ces candidats malheureux ont également porté sur la typologie des « injustices » et ils ont réitéré leur demande, celle de leur restituer leurs sièges à l’Assemblée nationale. «Nos mandants attendent cela», a insisté Adama N. Diarra qui a estimé que ces échanges permettront au chef de l’Etat de mieux « réfléchir aux solutions à apporter à ce problème».

L’audience s’est déroulée dans une atmosphère conviviale

Adama Noumpounon Diarra et ses collègues restent disposés, dans le cadre de la Commission mise en place auprès du Haut conseil islamique, pour continuer la réflexion afin de trouver des solutions conformes aux lois. Ils ont tous salué la pertinence de cette rencontre qui constitue un «grand pas dans la recherche de solutions».

Auparavant, le président de la République avait reçu l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Mali, Bart Ouvry. Rien n’a filtré de cette entrevue. Il faut signaler que l’UE n’est pas indifférente à la crise qui secoue notre pays. Le 22 juin dernier, dans une déclaration, le vice-président, Josep Borrell, avait indiqué que cette crise était «porteuse de risques pour la stabilité du pays et de la région». Il avait donc appelé tous les acteurs au dialogue et encouragé les autorités à prendre « rapidement des décisions qui permettront de dépasser la crise, notamment sur le contentieux post-électoral».

Rappelons que l’UE est le premier partenaire au développement de notre pays, qu’elle soutient de manière continue dans les domaines du développement rural, de l’environnement, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières… Son appui est également conséquent dans le domaine de la défense et de la sécurité.

Issa DEMBÉLÉ

Source: Journal l’Essor- Mali