Dans le cadre de la session ordinaire d’avril 2014, l’Assemblée nationale a tenu une séance plénière, le jeudi 12 juin 2014 dans la salle Modibo Keïta, avec comme ordre du jour les questions d’actualités adressées aux membres du gouvernement, la délibération des projets de loi, la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et bien d’autres. Les questions d’actualités posées par les députés ont porté essentiellement sur l’insécurité au Mali, la pénurie de carte d’identité et de passeport au Mali. Il ressort des réponses fournies par le ministre de l’intérieur et de la sécurité, le général Sada Samaké, que malgré les efforts fournis par l’Etat, le gouvernement a du mal à sécuriser les maliens et leurs biens. Au cours de cette plénière, le premier ministre Moussa Mara a fait savoir que le gouvernement est ouvert au dialogue avec les groupes armés.

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« La stabilité d’un Etat repose sur des facteurs politiques, socio-économiques et sécuritaires. Un déséquilibre de l’un de ces facteurs entraine forcement l’instabilité de l’Etat et c’est ce que nous vivons présentement au Mali. Indépendamment de la situation de guerre dans les régions du nord et la crise institutionnelle qui s’en est suivie, il est aujourd’hui constaté que les populations maliennes dans leurs majorité vivent dans une psychose totale liée à l’insécurité dans les villes et les campagnes, avec son cortège de pertes en vies humaines et de biens de tout genre », c’est ce qui ressort de la déclaration fait par l’honorable Seydou Diawara lors de l’interpellation du gouvernement.

A l’en croire, lors de la 4ème session ordinaire de la mairie du district de Bamako en 2013, un responsable de la police indiquait le triste bilan de la délinquance à Bamako : 365 cas de vols, 78 cas de viols, 12 cas d’assassinat, 1 232 cas d’escroquerie pour abus de confiance, 12 cas d’emprisonnement, 8 cas d’infanticides et 45 corps sans vie retrouvés à travers la ville. Selon lui, les multiples incendies dans les espaces marchands de la République constituent une autre source d’insécurité sur les biens des opérateurs économiques.

Obtenir une carte d’identité, un parcours de combattant
A sa suite l’honorable Ahamada Soukouna de l’Adema Pasj a fait savoir que l’obtention d’une carte d’identité est un véritable parcours de combattant. Pour lui, dans les services chargés de délivrance, nombreuses demandes sont insatisfaites à cause de la pénurie de ce précieux document. A l’en croire, le délai d’obtention d’une carte consulaire peut aller jusqu’à un mois d’attente et trois mois pour les passeports. Lors des débats, la plupart des députés ont invité le gouvernement à prendre des mesures idoines pour sécuriser la population et aussi de faire cesser la pénurie des pièces d’identité.

En réponse aux questions des députés, le premier ministre Moussa Mara a indiqué que le gouvernement est en train de travailler avec la Minusma dans le cadre du comité de suivi de l’accord de Ouagadougou afin d’amener les groupes armés à revenir à leurs positions d’avant le 17 mai 2014. « Nous sommes ouvert au dialogue avec les groupes armés », a-t-il dit. Avant de prendre l’engagement que le gouvernement fera tout pour que le système de renseignement soit inviolable et que d’ici 2015, 1 200 000 cartes d’identité soient délivrées.

A sa suite, le ministre de l’intérieur et de la sécurité, le général Sada Samaké, à qui la majorité des questions était adressée, a indiqué que ce gouvernement a hérité d’une situation très difficile. « Nier l’insécurité au Mali est une faute politique et un manquement envers la population. C’est pour cela que les patrouilles de grande envergure sont organisées pour la quiétude de la population et la sécurisation des zones de transhumance. On n’a pas les moyens pour faire face aux défis. Les postes de sécurités sont crées en fonction du degré d’insécurité », a dit le ministre.

Avant d’assurer que des mesures sont prises pour faire cesser les braquages. Selon lui, chaque fois qu’il y’a braquage, la police fourni des effors pour arrêter les fauteurs et le dernier en date est le démentiellement d’un groupe Nigérian qui opérait souvent en plein jour. Concernant la pénurie des pièces d’identité, le ministre de l’intérieur a expliqué que cet état de fait s’explique par le fait que le budget alloué à la confection des pièces d’identité est inférieur à la demande.

Il a souhaité l’achèvement du Ravec. A l’en croire, le prix de la carte d’identité est de 1 700 FCFA et 50 000 FCFA pour le passeport. « On va faire des passeports fiables, infalsifiables, même le ministre ne pourra pas intervenir », a dit Sada Samaké. Enfin, le ministre a demandé l’aide des députés pour la moralisation du secteur des porteurs d’uniformes.

Aguibou Sogodogo

SourceLerepublicainmali