Le Mali traverse une crise sécuritaire depuis une décennie. Ses corollaires ont répercuté sur tous les aspects socioéconomiques. Depuis son premier quinquennat le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a de la peine à résoudre la crise et amener de ce fait une paix durable dans le pays. Mais cette incapacité n’est pas volontaire, elle est souvent dûe à la mauvaise volonté des personnes sans qui, cette crise ne saurait prendre fin pour le bonheur du peuple Malien.

A l’entame de son deuxième mandat, le président de la République conscient de la situation a inscrit dans la priorité du gouvernement de réunir les fils et filles du pays autour du dialogue national inclusif pour parler le Mali et dégager ensemble les pistes de sortir le pays de son ornière dans laquelle il se trouve. Ce dialogue il faut le dire, à été réclamé haut et fort par l’opposition (Front pour la sauvegarde de la démocratie). Mais cette opposition à la grande surprise, a suspendu sa participation, suite à la validation des termes de références dudit dialogue. Elle n’est pas seule à retirer sa participation au processus du dialogue, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Coordination des forces patriotiques (COFOP), toutes ces organisations politiques se sont désistées. Pourtant, ce dialogue est vu comme le seul recours qui permettra aux enfants su pays de s’entendre et laisser leur querelle politique pour faire face aux préoccupations de l’héritage commun qui est ‘’la patrie’’. Le retrait de ces organisations avec des motifs parfois différents tend à saboter la tenue du dialogue et aussi le mettre en échec.

Les raisons de refus de certains opposants 

Ces politiciens et le mouvement armé ont des raisons différentes pour ne pas participer au dialogue national inclusif. Pour certains, le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs en mettant ses intentions dans les termes de références. Pour eux, le dialogue ne serait qu’une formalité et que leurs préoccupations ne seront pas prises en compte. Ils préféraient que les TDR soient rédigés par l’ensemble des acteurs concernés afin que ledit dialogue soit national et inclusif. D’aucuns pensent que le président IBK ne les respecte pas, parce qu’il leur lance souvent des propos maladroits. Pour l’honorable Soumaila Cissé, il a évoqué que le Premier ministre dit attendre justement « les résolutions » du Dialogue envisagé pour les intégrer dans sa Déclaration de politique générale, étant entendu qu’en l’absence de caractère exécutoire contraignant et d’un mécanisme de suivi paritaire et indépendant, le Chef de gouvernement ne retiendra que les points de résolution qu’il voudra.

L’assurance d’IBK et son PM

Par ailleurs, lors de la clôture de l’atelier de validation dudit TDR, le Premier ministre, Boubou Cissé a précisé que le Dialogue se tiendra dans le respect de la Constitution et des Institutions de la République. Il ne s’agit nullement d’une conférence nationale souveraine, encore moins de la préparation d’une quelconque transition politique. Même son de cloche pour le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita qui a fait savoir dans son discours à la nation lors de la commémoration du 59e anniversaire de l’indépendance que s’agissant toujours des défis que doit relever le Mali, lui viennent également à l’esprit les difficultés à assurer au dialogue national le caractère inclusif que son gouvernement et lui-même souhaiteraient avoir. Selon lui, ce dialogue doit être un jalon capital dans le cheminement démocratique et institutionnel du pays. « Ce dialogue sera des plus fructueux si celles et ceux qui y participent ont le souci de construire un Mali où il fera bon vivre parce les Maliens auront su, précisément à travers ce dialogue conciliant, trouver les voies et moyens les plus idoines pour affermir notre vécu institutionnel, renforcer les piliers de notre système démocratique, et revitaliser notre système social », a-t-il dit.

M.L. KONE

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Le Fondement