Durant trois jours, les délégués ont eu à se pencher sur plusieurs thématiques : paix et sécurité, questions politiques, sociales, gouvernance, économie et finances

 

C’est aujourd’hui que prend fin au Centre international de conférence de Bamako, l’atelier de validation des termes de référence du Dialogue politique inclusif, une initiative annoncée le 16 avril 2019 par le président de la République dans un discours à la nation. Comme l’ouverture samedi dernier, la cérémonie de clôture de l’atelier sera présidée aujourd’hui dans l’après-midi par le Premier ministre Boubou Cissé.
Pendant trois jours, les délégués issus des partis politiques, des institutions, des organisations de la société civile, des confessions religieuses et des légitimités traditionnelles, des organisations des médias, des jeunes et des femmes ont eu à examiner les thématiques aussi importantes, pressantes et variées que la paix et la sécurité, les questions politiques, sociales, la gouvernance, l’économie et les finances.
Dans son discours d’ouverture, le chef du gouvernement a tenu à faire savoir que le Dialogue politique inclusif ne saurait être un exercice solitaire des seuls partis, mouvements et regroupements politiques signataires de l’Accord politique. «Il est beaucoup mieux. Il est l’agora du peuple, ouvert, accueillant, emphatique et surtout réconciliant», a-t-il dit, en annonçant qu’on peut désormais appeler l’initiative du président de la République «Dialogue national inclusif» compte tenu de l’engouement qu’il suscite auprès de nos compatriotes de l’intérieur comme de l’extérieur.

COMMUNAUTARISME- Pour le Premier ministre, le processus crée l’espace pour s’interpeller dans le respect de l’autre et sans violence. Il contribuera, a-t-il précisé, à réhabiliter nos institutions en provoquant un saut qualitatif dans le futur. «Nous devons trouver des réponses à la paupérisation croissante de nos populations. Nous devons agir tous les jours avec rectitude pour inspirer tous ceux qui se sont affranchis de l’Etat pour inventer par eux-mêmes leur autodéfense, leur bien-être dans un communautarisme qui n’a plus aucun respect pour l’Etat. Nous devons trouver ensemble des solutions viables au désœuvrement de la jeunesse du pays et créer des opportunités nouvelles d’emploi et d’auto-emploi pour leur éviter le chemin de la migration et de l’exode», a-t-il déclaré.
En outre, Dr Boubou Cissé indiquera que le Dialogue politique inclusif est l’occasion de trouver des réponses appropriées pour réduire les effets des changements climatiques sur notre économie et sur le bien-être des populations. «Nous devons élaborer des politiques rationnelles de gestion des aires de pâturage et de culture dont la taille se réduit quotidiennement. Nous devons nous atteler à renforcer la liberté de culte reconnu par notre texte fondamental, tout en préservant les valeurs sociétales que la religion véhicule. La religion doit continuer à assurer sa fonction de cohésion sociale, de solidarité et de tolérance. Nous nous devons d’anticiper l’incidence de la croissance démographique pour en faire un atout plutôt que d’avoir à la subir », a-t-il dit, ajoutant que nous devons aussi renforcer notre outil diplomatique afin qu’il réponde mieux aux priorités nationales d’intégration régionale et sous-régionale et de renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale.

SOUFFLE NOUVEAU- Le chef du gouvernement a salué le travail abattu jusque-là par les facilitateurs : Pr Baba Akhib Haïdara, Ousmane Issoufi Maïga et Aminata Dramane Traoré. «Depuis leur installation solennelle le 25 juin dernier, les facilitateurs du Dialogue n’ont ménagé aucun effort pour aller vers les forces vives de la nation. Ils ont, sans relâche, travaillé à offrir l’opportunité à tous de participer au Dialogue», a-t-il témoigné.
Par ailleurs, le Premier ministre dira que le Dialogue politique inclusif n’est pas organisé pour distraire ou détourner l’attention du peuple. «Il est l’un des rendez-vous politiques les plus importants depuis la Conférence nationale de 1991. Car il nous permettra de donner un souffle nouveau à notre vie politique», a-t-il affirmé.
«J’ose espérer que de vos assises sortiront des termes de référence d’un dialogue qui tiennent suffisamment compte des aspirations légitimes de notre pays, qui consacrent un consensus autour du Mali. Je disais que l’exercice dans lequel nous nous engageons doit aller au-delà de la catharsis pour offrir des solutions consensuelles concernant la crise multiforme qui nous assaille. Le point de départ sera d’y croire et de s’impliquer sans réserve», a déclaré le chef du gouvernement, avant de lancer un appel à tous les acteurs à faire confiance en la neutralité et à l’indépendance du Triumvirat et du Comité national d’organisation.

Madiba KEITA

L’Essor