La charge est virale et l’attaque est loin d’être diplomatique de la part S.E Dietrich Becker, ambassadeur d’Allemagne en fin de mission au Mali. Comme s’il avait sur le départ une dent contre le Mali et surtout ces autorités. Son Excellence Dietrich Becker est le représentant d’un pays ami du Mali qui n’a pas sa langue dans la poche et qui, à la limite, abuse de la franchise de l’ami et de l’hôte au goût de certains au point d’être l’ambassadeur qui dérange. Où est passé Tiébilé pour le rappeler à l’ordre fulminent d’autres. Qu’a-t-il dit Dietrich Becker, ambassadeur d’Allemagne en fin de mission au Mali ?

«J’aime beaucoup le Mali et je pense que les jeunes maliens doivent se forger un avenir dans leur propre pays. Malheureusement, à l’heure actuelle, si un investisseur allemand me rend visite dans le but de me demander conseil pour investir au Mali, je me sens obligé de lui répondre : Non. Ce n’est pas qu’une question de sécurité. Vous serez bien parmi les Maliens, mais vous n’aurez aucune chance de sortir victorieux d’un verdict de la justice malienne. La bureaucratie est trop lourde, l’assiette fiscale est trop petite et se concentre sur le secteur formel. Et en tant qu’étranger, vous êtes obligés d’investir dans ce secteur qui est étouffé par la corruption, les Impôts… Personnellement, j’ai plus confiance aux populations dans les campagnes et aux sages dans les villages qu’aux institutions de la république du Mali.»

Pourtant, sur le délicat sujet de la sortie de l’ambassadeur allemand en matière de gouvernance, les avis des facebookeurs sont loin d’être unanimes.

Sambou Sissoko : Si c’est l’ambassadeur d’Allemagne en fin de mission chez nous après 4 ans qui parle ainsi, c’est que nous sommes mal barrés au niveau de l’UE…

Capitaine N’golo Sanogo : Et voilà ce que les Maliens doivent combattre d’abord.

Aly Diakite : Ce monsieur-là, visiblement, il veut tout vomir en partant hein.

Pape Sidibe : Qu’il se la ferme s’il n’a rien à dire ! Encore de mépris ; les maux du pays sont ailleurs, qu’il ait le même courage de dénoncer la France dans le drame au Mali et en Afrique.

En tant qu’on ne comprend pas l’attitude des autres qui cherchent à nous fragiliser et nous discréditer en tout, ça va être quasi impossible d’avancer.

Ce qu’il dit n’engage que lui, car on n’est pas en Allemagne et qu’ils restent chez eux s’ils veulent. Tant mieux si les investisseurs allemands restent chez eux, car ils sont là déjà rien n’a changé, juste que dénoncer.

Ckeickna Takiou : Qu’attendent les syndicats de la justice pour saisir la justice. Si c’est un journaliste qui avait dit cela, il aurait eu une citation directe.

Diakaridia Yossi Ckeickna Takiou : d’accord avec toi, mais en attendant, l’ambassadeur doit être convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

Maiga Ibrahim : L’Europe a une responsabilité immédiate et où lointaine dans certains fléaux que traverse le continent africain en général et le Mali en particulier. Le problème est mal posé par l’ambassadeur. Ce destin qu’on nous a imposé, depuis des siècles, ne fait des Africains que des anormaux et dans tous les secteurs d’activité. Observez vous-mêmes, un pays où des émotions individuelles prévalent sur le légal, le normal, la légitimité, etc.

Je pense également que ces Allemands commencent à trop parler et je fais le constat, depuis le prétendu accord avec les Russes. Maintenant, si c’est pour nous déstabiliser pour barrer la route aux Russes, ils sont mal partis. Soyons vigilants avec ces toubabs. Ils ne diront et ne feront jamais ce qui nous arrange. Même si je suis conscient de l’ampleur de la corruption, je suis également d’avis que c’est un débat souverain.

Koné Issiaka Sekou : c’est triste, mais il n’a pas tort, n’en déplaise à certains.

Maiga Ibrahim : Les hommes d’État et les politiques que nous avons, pour la plupart, sont fabriqués et conditionnés dans des officines européennes. Qu’ils se remettent en cause, car ils doivent en toute conscience assumer une part de responsabilité.

Galedou Soumy : Il a parfaitement raison, nous avons des institutions pourries et corrompus.

Kadidia Touré : Il a parfaitement raison. Tant que le MALI reste dans cette situation ; il faut être fou pour venir investir son argent au Mali. La justice, les impôts, tous corrompus. L’électricité coûte cher et en cas de coupure cela revient encore plus cher… Même l’eau coûte une fortune pour ceux qui consomment plus (3e tranche à 500 F CFA pour 1mètre cube) pas simple. Les pays qui attirent les investisseurs étrangers améliorent d’abord ces conditions.

Tapa Konte : il sort de son rôle en jugeant publiquement les institutions du Mali. Qu’il ait raison ou pas, là n’est pas la question. Si un ambassadeur du Mali en Allemagne avait tenu ces genres de propos à l’égard de l’Allemagne, ça aurait créé un incident diplomatique.

Kambéné Keita : Tapa Konté, quand tu manges dans sa main, tu vas faire quoi. Et puis, vous n’êtes même pas concernés. Il parle des institutions, laissons-les répondre elles-mêmes si elles se sentent offensées, elles ont du personnel pour ça. Moi je suis plutôt content au moins, il a une bonne opinion des populations en brousse, elles sont dignes même si pauvres.

Tapa Konté : vous n’avez pas tort, mais mon nationalisme l’emporte souvent. C’est avant tout, le comportement de nos dirigeants qui rendent nos institutions vulnérables. Mais là où je ne suis pas d’accord avec vous, c’est quand vous considérez que je ne suis pas concerné. Quand nos institutions sont attaquées, c’est le Mali qui l’est, donc chacun d’entre nous.

Le problème est que nos intérêts à nous ne sont pas les intérêts à ces gens. Ce n’est pas eux qui se sont précipités pour reconnaître le vol organisé qui maintient IBK au pouvoir ?

Tapa Konté : vous aurez remarqué que la semaine dernière, l’ambassadeur de la grande Bretagne aux USA a été obligé de démissionner pour avoir critiqué Donald Trump. Et pourtant, ce qu’il a dit est vrai. Il y a des règles qui lient les États. Si ces règles sont appliquées à la tête du client, ce serait grave.

Ce monsieur n’avait aucunement besoin d’une sortie publique pour faire entendre à nos institutions ce qu’il avait à dire.

Kambéné Keita : Tapa Konte, vous parlez de règles régissant les États, je crois que l’ambassadeur les connait sans doute mieux que nous. Peut-être, a-t-il épuisé toutes les voies diplomatiques et n’a reçu aucune satisfaction, ce qui l’oblige à rendre public ce qui aurait dû se dire sous les lambris dorés des institutions. Tenez, depuis l’année dernière, ces partenaires courent derrière le gouvernement pour donner des explications crédibles sur le manque à gagner évalué à 700 milliards entre 2005 et 2017, jusque-là aucune réponse, sinon des pirouettes de la part de nos dirigeants. Alors, je vous en prie, ils en ont marre maintenant de notre infantilisation. Ils sont obligés de laisser les gants et de dire les choses crûment, que cela heurte votre nationalisme importe peu, car c’était à nous justement fort de ce nationalisme de tenir ce rôle.

Je ne voulais pas polémiquer avec vous, vous-même reconnaissez que ce qu’il dit est vrai, mais pour prétendument un nationalisme béat, que moi j’assimile a de l’hypocrisie malienne, vous voulez qu’il mette de la poudre de perlimpinpin sur la vérité. C’est pourquoi j’ai dit de laisser les autorités réagir, elles sont interpellées et c’est à elles de réagir. Encore, une fois, moi je suis heureux que le monsieur ait au moins une bonne opinion de la population rurale, celle qui est restée digne.

Tapa Konte : Keita, merci d’avoir constaté mon hypocrisie que je ne vous retournerai pas, mais vous aussi vous vous cachez derrière la déclaration de ce monsieur pour assouvir votre désir dont vous êtes incapable d’exprimer publiquement et défendre.

La différence entre vous et moi, c’est que je ne suis pas prêt à entendre tout du Mali pourvu que ça fasse mal au pouvoir.

Je n’ai nullement besoin de ses déclarations pour savoir que nos dirigeants sont corrompus ou que nos paysans sont honnêtes. Et si vous voulez savoir, le quotidien des Maliens me suffit pour cela.

Là corruption au sein de notre classe dirigeante, eux le cautionnent quand ça les arrange. Accepter qu’ils disent tout de notre pays, c’est prendre le risque qu’ils le fassent même lorsque cela n’est conforme qu’à leur intérêt à eux.

Vous aurez constaté qu’il glorifie peut être la population rurale, mais cela ne l’a pas poussé à dire si un Allemand devrait investir je l’enverrai vers les ruraux.

Kambéné Keita : Je n’ai rien à assouvir, strictement rien alors. J’ai ma liberté de penser et j’approuve ou non les articles ou les commentaires selon mon point de vue que je n’ai la prétention d’imposer d’ailleurs à qui que ce soit. Je ne suis pas du genre sélectif selon que la vérité vienne d’un Occidental, d’un Malien de l’opposition ou du pouvoir. Je n’interviens sur les forums que pour dire ma part de vérité et jamais je ne caresse dans le sens des poils. Pour votre gouverne, je ne me cache derrière rien ni personne et j’assume toujours les propos que j’avance et que je suis prêt à défendre. Vous auriez sans doute remarqué que je parle à visage découvert et que mon profil n’est pas caché. Bref, vous avez dit ce que vous pensez, moi de même. Trêve de polémique, je l’efface sur ce coup, car je n’ai nullement l’intention de me montrer intéressant.

Bams Cissé : mais a-t-il menti ?

« … si un ambassadeur du Mali… », mais l’Allemagne a des institutions fortes non gangrenées par la corruption et népotisme.

Sira-Missa Doumbia : Il a parfaitement raison. Les sages dans les villages sont 1000 fois plus crédibles que ces ministres et directeurs corrompus.

Maiga Ibrahim : Je suis d’avis avec vous. Mais ne prêtons pas le flanc au jeu que l’ambassadeur veut nous imposer. La corruption n’a pas commencé aujourd’hui. Il est au Mali, depuis 04 ans. Le moment et la façon de poser le problème sont douteux.

Lamine Keita : ce qu’il dit et qui me paraît important, c’est que tout n’est pas perdu pour ce pays qui au niveau des structures de base reste solide, mais dont les institutions ne sont pas à la hauteur. Ce n’est un secret pour personne lorsque l’on dit que les institutions sont désavouées par le citoyen… à commencer par la première… mais prendre ses responsabilités en toute connaissance de cause… et non pas pour changer de mal en pire…

Modibo Coulibaly : d’accord avec vous, Dr Lamine. Quand le peuple reste toujours malgré les turpitudes qu’il traverse, l’espoir est permis. Les institutions passent, mais le peuple demeure et le jour viendra où il prendra ses responsabilités face à l’histoire.

Lassina Doumbia : je lui donne raison. Les sages des villages appliquent les principes et lois hérités de notre civilisation ancestrale. Donc, ils sont cohérents et autonomes dans leurs actes et raisonnements. Quant aux autorités politiques et/ou religieuses, ils utilisent l’idéologie, loi et principe dictés par les Arabes ou occidentaux. Par conséquent, ils sont ridicules, maladroits et incohérents dans leur acte, et raisonnement.

Au lieu d’insulter le diplomate allemand, nous devons analyser avec la rationalité et la logique son affirmation. D’ailleurs, les sages affirment que : « Ni i gni ma se ka tugna fô i gnana, i djougou sara, o ka a fô i gnana».

Source: info-matin