Ce qui n’était gagné au départ est aujourd’hui une réalité : la participation des ex-rebelles. D’où la satisfaction de la Médiation internationale mais le débat reste houleux sur les conditions de la participation de CMA au Dialogue.

 

Au Mali, la médiation internationale a salué, vendredi dans un communiqué, la décision de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de participer au Dialogue national inclusif ouvert ce samedi à Bamako.

“La Médiation internationale a rencontré la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour échanger sur le processus de paix”, indique le communiqué rapporté par Mikado FM. Saluant la participation, finalement, du groupe signataire de l’accord pour la paix au Dialogue national inclusif du 14 au 22 décembre.

L’ex-mouvement rebelle avait affiché sa crainte de voir certaines dispositions de cet accord modifiées à l’issue de ce Dialogue. A trois jours de l’ouverture des travaux, le samedi 14 décembre, la participation des ex-rebelles à cette importante rencontre était incertaine.

“La CMA ayant reçu du gouvernement des assurances pour la prise en charge de ses réserves, participera pleinement au Dialogue national Inclusif”, a écrit, jeudi, Almou Ag Mohamed, porte-parole du Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad (HCUA), groupe membre de la CMA, sur son compte Twitter.

L’armée reconstituée

Pour ce qui est du redéploiement de l’armée reconstituée, il y a lieu de se satisfaire. Une décision “félicitée” par la Médiation internationale qui affirme “se référer avec satisfaction à la décision de la 43e session de la Commission technique de sécurité du 28 novembre 2019, en vue du redéploiement de Forces de défense et de sécurité reconstituées dans les régions de Kidal, Tombouctou, Gao et Ménaka”. Avant d’appeler “les parties maliennes (le gouvernement et les groupes signataires, Ndlr) “à ne ménager aucun effort pour la matérialisation de cette décision dans le respect du calendrier établi, et ce, indépendamment des autres échéances”.

Nécessité de la relecture de l’Accord ?

Alors que la polémique reste vive au sujet de la participation des ex-rebelles, Dr. Etienne Fakaba Sissoko, professeur à la Faculté des sciences économiques et de gestion et
chercheur au Crapes, a laissé entendre que les conditions posées par les groupes armés sont connues : “Si l’une des résolutions du DNI est la relecture de l’APR, il s’agira de créer un cadre propice conforme à l’article 65 de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. L’article 65 de l’accord pour la paix et la réconciliation stipule que les dispositions du présent accord et de ses annexes ne peuvent être modifiées qu’avec le consentement express de toutes les parties signataires du présent accord et après avis du Comité de suivi”.

Plus explicite, il dira qu’à ce jour, “la CMA, comme les partenaires internationaux du Mali (Algérie, France, groupes armés), sont unanimes sur la nécessité de la relecture de l’accord au regard du retard et des difficultés récurrentes dans sa mise en œuvre. L’accord de principe ainsi obtenu doit simplement être avalisé par le prochain CSA”.

Suivant ses explications, “cet accord en l’état est inacceptable, inapplicable et souffre d’un manque d’appropriation des Maliens qui le perçoivent plus comme une camisole de force. Si nous sommes de bonne foi, seule sa relecture permettra d’ouvrir, au Mali, les chances d’une paix véritable. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la satisfaction des réserves formulées par la CMA et accepter par le Mali”.

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