Pour l’ouverture des dossiers scandaleux dont l’achat de l’avion présidentiel, des équipements militaires, la rénovation du palais de Koulouba, etc., les Maliens s’impatientent pour mettre fin à la corruption et l’impunité érigées en système. Le Premier Ministre, Dr Choguel K Maïga, prévient que la lutte sera implacable et que ceux qui sont appelés à servir l’Etat ne pourront plus se servir de l’Etat impunément. A leur encontre, la Justice opte pour la fermeté et la rigueur.

Les Maliens ont aujourd’hui d’autant plus qu’hier ont aujourd’hui les yeux rivés sur la justice qui est l’élément central dans la lutte contre la corruption. Ce, en cens que, depuis sous le Gouvernement de Bah N’Daw et Moctar Ouane, les structures et services attitrés dans la lutte la corruption, le détournement des derniers publics et le pillage des maigres ressources financières de l’Etat, à savoir le Bureau du Vérificateur Général (BVG), l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), la Cellule d’appui aux services de contrôle de l’Administration (CASCA), la Cellule nationale de traitement des informations financières et le Pôle économique et financier ont tous transmis des piles de dossiers aux Institutions de la République, aux Tribunaux et aux Instances judiciaires compétentes. Les Responsables de ces structures ont produit des Rapports déposés à la justice avec à l’appui des chefs d’accusations bien fournis.

Sans ambages, le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a inscrit sur la liste des Axes prioritaires de son Plan d’Actions Gouvernemental (PAG) la lutte contre la corruption. Un combat traduisant la vision du Chef de l’Etat de la transition Colonel Assimi Goïta, pour redresser l’état critique de la Nation, asseoir les bases de la Bonne Gouvernance et planifier un système de Développement socioéconomique durable.

La réussite escomptée de la transition dépendra en grande partie du succès de ce combat contre la corruption et la délinquance financière sous toutes leurs formes devenues une véritable gangrène économique dans ce pays.

Dans le discours qu’il a prononcé, les lundi et vendredi derniers, devant les membres du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Choguel a fait savoir que le Mali est un grand malade dont une des quatre thérapies repose sur l’instauration d’une gouvernance de rupture et d’exemplarité en matière d’éradication de la corruption et de l’impunité tant rêvée par le Peuple malien. Il promet que cette lutte contre la corruption et l’impunité c’est jusqu’au bout. Des audits seront menés autour, par exemple, de la cession des bâtiments publics. Une commission d’enquêtes sur l’occupation illicite et la démolition des réalisations situées sur la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou sera également installée. Des poursuites judiciaires vont être intentées contre les auteurs et commanditaires des tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako. L’occasion sera mise également mise à profit pour réduire le train de vie de l’Etat. Ce qui permettra d’améliorer les conditions de vie des populations et assurer une répartition équitable des richesses nationales.

Au cours de ces sept dernières années, les organes de lutte que sont l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), le Bureau du Vérificateur (BVG), la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), le Pôle économique et financier, la Cellule d’appui aux services de contrôle de l’administration (CASCA), le Contrôle général des services publiques (CGSP) et la Cellule d’appui à la réforme des Finances publiques (CARFIP) ont été plus ou moins actives sur le front. Mais jusque-là les résultats attendus par les Maliens sont restés sans suite. Dans son discours d’Orientation à l’adresse de son Gouvernement, le Chef de l’Etat de la transition a insisté sur l’application de la loi dans toute sa rigueur pour éradiquer le phénomène de corruption et d’impunité. Pour relever le défi, l’action de la justice va être mise à contribution.

Donc, la Justice doit se réveiller de sa torpeur, se défaire de sa peur d’antan pour prendre le taureau par les cornes. Car, depuis la chute du Régime d’IBK, les Maliens attendent l’ouverture des enquêtes autour des gestions financières et minières scandaleuses révélées au cours de ces sept dernières années.  Les Maliens attendent toujours l’ouverture des dossiers de l’achat de l’avion présidentiel, des équipements militaires, de la rénovation du palais de Koulouba, etc.

Djankourou

Source: L’Aube