Selon un rapport du groupe de travail VBG (Violences basées sur le genre), de janvier à décembre 2020, 6.654 cas de VBG, dont 16% à Tombouctou ont été enregistrés contre 677 cas en 2019, soit une hausse de 56%. Ces chiffres sont issus du rapport annuel 2020 de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays. C’est un document de 82 pages qui a été présenté, hier, aux journalistes, dans un hôtel de la place.

La conférence était animée par le président de la CNDH, Aguibou Bouaré, en présence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué et de plusieurs défenseurs des droits de l’Homme. Ce rapport, qui est le troisième du genre, est reparti en six axes à savoir l’état des droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels ainsi que les droits des personnes privées de liberté et la situation carcérale.

Le rapport passe également en revue les droits catégoriels regroupant les droits de la femme, des enfants et ceux des personnes vivant avec handicap ainsi que le droit à un environnement sain dans notre pays. S’y ajoute un axe portant sur les recommandations. Dans ce document, la CNDH a salué les progrès réalisés en matière de droits de l’Homme dans plusieurs domaines.

Par ailleurs, dans sa présentation, le président de la CNDH a indiqué que l’année 2020 a été particulièrement éprouvante pour les populations. Elle a été marquée, a-t-il poursuivi, par des abus et violations graves des droits de l’Homme constitutifs d’atteintes aux droits à la vie et au respect de l’intégrité physique, à la liberté de presse, de manifestation, de cortège et de réunion, perpétrés, notamment dans les Régions de Mopti, Ségou et du nord de notre pays ainsi que lors de la crise sociopolitique qui a abouti au départ du président Ibrahim Boubacar Keïta et des événements subséquents.

Selon le conférencier Bouaré, les droits à l’éducation et à la santé dans notre pays n’ont pas échappé aux violations à cause notamment des conflits, de la menace des groupes terroristes et de la grève des enseignants. S’agissant des droits de la femme, il a regretté l’augmentation des violences basées sur le genre (VBG) dans notre pays notamment dans la Région de Mopti. Cependant, la Commission s’est réjouie de la représentativité des femmes dans les instances de décision, du léger progrès de notre pays enregistré dans le classement mondial de la liberté de la presse en 2020.

Au cours de cette conférence, les préoccupations des journalistes ont porté notamment sur la détention de l’ancien président Bah N’Daw et l’ex-Premier ministre Moctar Ouane. Sur la question, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a rassuré que le gouvernement est dans les bonnes dispositions pour que la situation des deux personnalités connaisse un dénouement heureux.


Mohamed D. DIAWARA

Source : L’ESSOR