L’engouement à se porter candidat aux élections en particulier à la présidentielle ne sera pas si tôt démenti. L’échéance décisive de juillet 2018 va certainement confirmer la… règle !

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Malgré le contexte de crise dans le pays, les acteurs politiques se bousculent pour la pêche aux postes électifs de conseillers de régions, conseillers de cercles ou district de Bamako. Et, il n’est pas sûr que les électeurs se bousculent aux portes des urnes le 17 décembre prochain. Dommage ! Il semble que l’on tend d’ailleurs vers le report de ces scrutins, étant entendu que les groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sont réticents à aller aux urnes le 17 décembre prochain.

Si cela se confirme, le gouvernement n’aura plus que le temps pour accélérer la préparation de la décisive élection présidentielle de juillet 2018. Et il est hautement souhaitable d’améliorer la participation des électeurs à ce scrutin du Mali renaissant avec une certitude relative à la pléthore de candidatures.

En effet, à l’allure où les choses bougent dans notre pays, l’on pourra battre,  le record du nombre de candidats à l’élection présidentielle en 2018. Beaucoup de figurants seront de la partie. Histoire d’avoir désormais dans leur CV le titre honorifique de « candidat malheureux à l’élection présidentielle», bénéficier d’un passeport diplomatique et, si possible, se consoler avec un portefeuille ministériel au sein de la fameuse « coalition au pouvoir ».

Chaque jour que Dieu fait, les appétits s’aiguisent au point que l’on se demande où est-ce que ce beau monde pourra, chacun, trouver les moyens financiers colossaux nécessaires pour aller à la conquête du palais de Koulouba. Les connaisseurs parlent d’au moins deux milliards F CFA pour espérer bien compétir à l’élection présidentielle au Mali. Chaque candidat doit avoir un délégué et son suppléant dans chacun des 20 000 bureaux de vote du territoire national. Ce qui donne une enveloppe de 400 millions F CFA si l’on suppose des perdiems de 10 000 F à chacun de ces protecteurs des intérêts du candidat. S’il faut ajouter à cela les dépenses de la campagne comme la communication, des déplacements, la logistique, l’hébergement et diverses charges, l’addition devient très salée. Ce qui devrait intéresser le Vérificateur général par rapport aux sources des financements !

Malgré tout, l’on annonce des personnalités de divers gabarits sur les starting block de l’élection présidentielle de juillet 2018. Si, l’on ne peut douter du trésor de guerre amassé par des noms comme IBK, le président sortant, Soumaïla Cissé le chef de file de l’opposition, Hamadoun Touré avec ces « Rwanda dollars », les banquiers Modibo Koné, Mamadou Igor Diarra, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, l’on est plus circonspect sur les capacités financières des Moussa Mara, Kalifa Sanogo, Pr Clément Dembélé, Oumar Mariko, Cheick Modibo Diarra, Me Mountaga Tall, Housseini Amion Guindo, Mohamed Aly Bathily et autres.

A croire que nos leaders ont encore  le malin plaisir d’amuser la galerie avec la propension à la candidature fantaisiste dans la mesure où l’on parle du comédien Habib Dembélé dit Guimba National comme potentiel prétendant. Ils n’ont certainement pas oublié que la moitié de la caution de 25 millions ne sera retourné qu’au cas où ils s’adjugeront au moins 5 % des voix.

L’autre calcul que nos aspirants devront faire est qu’un émiettement des voix découle nécessairement d’une inflation de candidatures. Et celle-ci a plutôt le mérite de faire l’affaire du président sortant. De là à penser qu’IBK susciterait des candidatures fantaisistes comme  celle de Guimba national, il y a un grand pas que nous n’osons pas franchir.