Même si les pronostics les plus avertis parlent de la probable victoire d’IBK à l’issue de l’élection présidentielle du 29 juillet, tous les observateurs annoncent qu’il est impossible que le président sortant gagne cette élection au premier tour.

 

D’abord, le nombre relativement élevé de candidats, 24, pousse à une grande dispersion des voix. Contrairement à ceux qui estiment qu’il faut positionner un candidat de l’opposition face à l’actuel locataire du palais de Koulouba, les stratèges politiques analysent que la multiplication des candidatures réduisent les chances d’IBK de réaliser plus de 50% des voix le 29 juillet.

Cette lecture se base sur le fait que la plupart des candidats sont l’incarnation de la déception vis-à-vis du pouvoir sortant. C’est donc potentiellement dans le réservoir électoral du président sortant que de nombreux candidats vont puiser leur électorat. Ce sera le cas surtout des personnalités qui ont récemment encore servi l’Etat au sein des gouvernements IBK. Il s’agit des ex-ministres Housseini Amion Guindo, Dramane Dembélé, Me Mountaga Tall, Dr Choguel Maïga, Mamadou Igor Diarra, Mohamed Aly Bathily, Moussa Sinko Coulibaly. Sans oublier des cadres ayant dirigé des entreprises publiques comme Modibo Koné, Kalifa Sanogo…

En outre, il est de notoriété qu’IBK a perdu de nombreux alliés décisifs comme les réminiscences de la junte militaire de 2013, des leaders religieux et des soutiens internationaux, sans compter l’estime populaire dont jouissait le président fondateur du RPM.

Par ailleurs, le candidat président sortant semble avoir perdu plusieurs grosses plumes qui poussent à croire que ce serait inouï de le voir gagner le scrutin du 29 juillet dès le premier tour. Et, la plupart de ces concurrents issus de l’entourage d’IBK semblent décidés à barrer la route de leur ancien mentor. Pourront-ils atteindre cet objectif osé ? Rien n’est moins sûr.

Il semble que le président sortant pourra remporter cette élection après un scénario identique à celui de 2013. IBK devrait, selon les sondages et estimations, disputer un second tour avec son challenger de toujours Soumaïla Cissé. Et, dans ce cas de figure, les ralliements seront décisifs pour déterminer le nom du prochain locataire du palais de Koulouba.