Tenue des prochaines élections des conseillers des cercles, des régions et du District de Bamako ; situation sécuritaire préoccupante au Nord et au centre ; voilà autant de questions et de défis auxquels le pays se doit de relever avant le scrutin de l’élection du Président qui s’annonce à grands pas. S’il n’existe pas de risque d’insécurité zéro, dans un aucun pays au monde, les élections de proximité qui se profilent à l’horizon risquent de connaître un nouveau report. C’est du moins le souhait de plusieurs acteurs au nombre desquels : l’Honorable Mamadou DIARRASSOUBA, un ténor du RPM, qui a appelé à plus d’inclusivité. Explication…

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Cette position courageuse du député de Dioïla a été tenue, le vendredi dernier, au cours d’un entretien avec la presse axé sur l’actualité nationale, notamment, la tenue des prochaines élections des conseillers des cercles, des régions et du District de Bamako ; la situation sécuritaire préoccupante au Nord et au centre, la santé politique du RPM et sur le développement de sa circonscription électorale. Autant donc de questions qui ont permis à ce responsable politique, connu pour sa franchise et son franc-parler, d’apporter des réponses claires et limpides, à certaines interrogations posées dans notre pays.

Dissensions et contradictions
C’est un secret de polichinelle que le gouvernement en toute conscience et responsabilité a décidé d’organiser les élections locales et régionales prévues pour le 17 décembre prochain. Elles doivent être couplées avec les élections communales partielles dans les 59 localités où, pour des raisons de sécurité, le vote n’a pas pu avoir lieu en novembre 2016.
Ces élections constituent un pan important dans la mise en œuvre du dispositif de réforme institutionnelle prévu par l’Accord pour la paix.
De cette annonce à maintenant, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Pour bien des observateurs, l’ambivalence de la passion et de la raison n’a jamais été aussi prononcée que durant cette période où les paramètres électoraux meuvent au gré des enjeux sécuritaires.
Alors même que ces élections concourent à la prise en compte de certaines revendications politiques des groupes armés signataires, ces derniers ont dénoncé une initiative unilatérale du gouvernement estimant dans un communiqué, qu’il faudra mettre en œuvre certaines réformes politiques préalables, inscrites dans l’Accord de paix, notamment « l’opérationnalisation des Autorités intérimaires, l’organisation du retour des réfugiés/déplacés, la révision des listes électorales, la relecture des lois portant libre administration et code des Collectivités Territoriales et bien d’autres aspects y afférents ».
Une partie de l’opposition politique malienne estime quant à elle qu’en plus du contexte sécuritaire volatile, les conditions matérielles d’un scrutin crédible ne sont pas réunies. Elle réclame en outre l’audit du fichier électoral avant les élections, même si ces constats n’ont pas empêché ces partis de déposer des listes de candidature pour ces élections.
De la conviction faite par l’honorable DIARRASSOUBA, cette situation est révélatrice des dissensions et des contradictions qui entourent les élections à venir, et rappelle que la tension n’est pas véritablement retombée depuis le débat autour de la révision de la constitution.
« Il est aussi peu probable que d’ici aux élections de décembre 2017, des progrès significatifs puissent être enregistrés au plan sécuritaire », a-t-il ajouté. Voilà pourquoi le Questeur de l’Assemblée nationale a estimé qu’il est plus que nécessaire d’aller à la création d’un cadre inclusif pour que les acteurs politiques, la société civile et les signataires de l’Accord pour la paix de 2015 discutent et s’entendent sur les meilleures conditions possibles de la tenue d’élections crédibles, moins contestables et acceptées par tous.
« À mon sens, et ça n’engage que moi, le report est nécessaire pour faire participer tous les acteurs », a-t-il assumé haut et fort.

Les raisons d’un report
En justifiant cette position, l’élu de Dioïla, non sans négliger les considérations d’ordre sécuritaire, a pointé du doigt le risque d’une partition de fait du pays au cas où certaines parties des régions du Nord et du Centre ne prenaient pas part à ces scrutins. Or, l’enjeu qui les sous-tend, a-t-il révélé, est le renouvellement des conseillers nationaux au niveau du Haut conseil des collectivités, une institution de la république qui risquerait de voir l’absence des représentants desdites zones citées plus haut en son sein. Ce qui constituerait, avertit-il, une entorse grave à la Loi fondamentale.
Mais entendant ce probable report, les Bamakois, à l’instar de tout le reste du pays, sont appelés aux urnes le 17 décembre pour élire les nouveaux conseillers régionaux, locaux et du District de Bamako.
Selon des sources proches des états-majors politiques, ce sont une dizaine de listes de candidatures des partis et de groupements de partis politiques qui vont en découdre lors de cette compétition électorale. Sur ce nombre, les observateurs du landerneau politique parient sur quatre têtes de liste comme étant ceux qui partent avec les pronostics les plus favorables à ce scrutin de proximité. Il s’agit du maire sortant du District, Adama Sangaré, pilotant l’alliance ADEMA-MPR-CNID-ASMA-UDD-APR-PCR-UMPC ; de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, porte-drapeau de Yèlèma ; de Issa Guindo, tête de liste de la coalition RPM-PS Yelen Kura-Sabati 2012 -UJMA et autres ; et Me Demba Traoré, tête de liste de l’alliance URD-CAP.
Si la bataille de la suprématie et du contrôle de la capitale sont les plus âpres, déjà certains esprits malins ont tenté de faire un classement entre ces quatre candidats annoncés.
En acceptant volontiers, sinon en plaçant très humblement sa liste de candidature parmi la catégorie des outsiders, l’honorable Mamadou DIARRASSOUBA, n’est pas non plus sans un optimisme débordant.

Les chances de Issa Guindo
« C’est lorsque le RPM est annoncé chaque fois comme un outsider dans une compétition électorale qu’il sort la tête de l’eau pour s’impose de la manière le plus beau détriment de ses détracteurs », s’est vanté ce responsable du parti au pouvoir avant d’ajouter que la liste pilotée par l’ancien maire de la Commune IV, Issa Guindo, au regard de la qualité des hommes et femmes qui la compose suscite autant d’espoir que de menaces.
« L’une des caractéristiques salutaires de cette liste, ce n’est pas la personnalité de Issa Guindo en tant que telle, mais l’engagement et la volonté exprimés des membres composant la coalition de liste à relever non seulement le défi de la mobilisation, mais également à apporter à la liste une victoire éclatante », a déclaré M. DIARRASSOUBA.
Cependant, comme tout observateur averti de la scène politique, il a regretté l’absence d’une large consultation entre les partis politiques de la Majorité présidentielle en vue de la constitution des listes qu’elles soient locale, régionale ou du District de Bamako.
« Ce que je déplore, c’est qu’il n’y a pas eu une large consultation au sein de la Majorité présidentielle. D’où, cette confusion à l’allure d’alliances contre nature qu’on voit par-ci et par-là », a-t-il stigmatisé.
Ceci expliquant cela, après la constitution des listes aux niveaux, local, régional certaines des listes, notamment celles du RPM, au niveau du cercle de Kati et de la région de Koulikoro, ont été invalidées. Le comble est que, d’après des sources concordantes, c’est un allié et non des moindres du parti présidentiel qui a attaqué ces listes.
En tous les cas, l’honorable DIARRASS, qui explique ces différentes annulations par une lecture biaisée de la Loi sur la promotion du genre ainsi que son décret d’application par le juge, a affirmé que son parti a fait appel à la décision du tribunal.

Le RPM respire santé
Autres sujets abordés par le Questeur de l’Assemblée nationale : la vie et la santé du RPM ainsi que le développement de Dioïla, sa circonscription électorale.
Le parti du Rassemblement pour le Mali, de la conviction faite par son Secrétaire à l’organisation est bien et même très bien. L’homme, qui suscite admiration et respect même chez ses adversaires politiques, se dit fier du travail accompli par son le RPM, son parti. Il a cité pour exemples le fait que son président fondateur, Ibrahim Boubacar Keïta, préside aux destinées d’une nation qui se remet d’une crise sécuritaire et institutionnelle qui l’a ébranlé jusque dans ses fondements. S’y ajoute le fait que le parti dispose d’une majorité relative à l’Assemblée nationale tout en arrivant aussi en tête des formations ayant le plus grand nombre de conseillers au sortir des dernières élections communales. Outre ce bilan élogieux, il a également montré sa fierté par apport au fait, qu’après le dernier congrès ordinaire ayant doté le parti d’une nouvelle direction, tous : responsables et militants de la grande famille du Tisserand se reconnaissent en leur Président fondateur, Ibrahim Boubacar KEITA.
Certes, le chemin vers la victoire est parsemé d’embûches, mais il se dit convaincu qu’avec le dépassement de soi, l’unité et la cohésion, le RPM va accomplir sa mission historique qui est de faire du mandat du Président IBK un franc succès et assurer la victoire aux prochaines échéances électorales.

Ce que Dioïla attend d’IBK
S’agissant du développement de Dioïla, il n’a pas manqué aussi de faire l’éloge de son parti qui règne en seul maître dans le Baninko et dont il est l’artisan de cette suprématie sur les autres formations politiques qui sont presque réduites au néant. Dans la commune de Massigui où il est originaire, le RPM est imbattable depuis près d’une vingtaine d’années, a indiqué l’élu. En 2016, la commune a encore tenu la promesse. À l’issue des élections communales du 20 novembre 2016, le RPM est sorti vainqueur à Massigui avec 17 conseillers sur un total de 29, selon lui.
Aujourd’hui, le cercle de Dioïla occupe la tête de course, nationale avec 136 conseillers et 13 maires sur les 23 du cercle. Avec les adhésions récentes, le RPM a désormais 14 maires et 150 conseillers dans le cercle de Dioïla.
«Avec de tels résultats, Dioïla ne mérite- t-il pas un clin d’œil des autorités», s’interroge l’élu de la localité ? Avant d’ajouter que la population en voudra au Président de la république si certaines de ses préoccupations ne sont pas réglées au cours de son mandat. Parmi ces doléances, il a cité le bitumage de la route Dioila –Massigui- Koualé ainsi que la réalisation de la route Fana-Kignan-Baleko.
« Tout Baninko tient à la construction de ces deux routes et les populations font entièrement confiance au Président IBK pour la réalisation de ces infrastructures routières », a-t-il conclu.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin