Pour se taper des millions, la CMA a pris l’habitude de faire chanter le président de la République à la veille de chaque élection. Une fois encore les rebelles de Kidal vont faire semblant de protester. Mais ce n’est ni plus ni moins qu’un appât, mettre la pression sur Koulouba afin d’être mieux servi !

 

De son annonce à son bouclage, le tout sera fait en quatre mois, en tout et pour tout. L’annonce surprise sera fait en janvier 2020 et en avril de la même année, tout est fini ! Si tout se déroule normalement, car il y a beaucoup d’inconnus à gérer dans ces élections décidées par IBK et validées par le Dialogue national inclusif dans des conditions d’insécurité et d’incertitude importantes. On ne sait si ce scrutin pourra se dérouler partout et si toutes les parties vont y participer.
Comme à son habitude la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a déjà officialisé ses protestations pour monter les enchères. Et, comme d’habitude, IBK va leur donner une enveloppe et ils vont s’aligner sur le point de départ. Cette posture des rebelles de Kidal est devenue une coutume à la veille de chaque scrutin depuis 2013.
Ce fut par exemple le cas à la dernière élection présidentielle où les rebelles de la CMA ont exigé le versement de plusieurs centaines de millions pour disent-ils sécuriser la tenue du scrutin au nord du pays. Avec des menaces à la clé si les autorités de Bamako venaient à refuser leur exigence.
Au contraire de la CMA, d’autres ont envie de participer, si toutefois l’insécurité dans leur zone permet le déroulement du scrutin. On ne sait pas non plus ce que vont nous réserver les différentes branches «jihadistes» qui sévissent surtout au centre du pays.
Malgré toutes ces incertitudes, les préparatifs vont bon train. Certains partis politiques sont déjà très avancés dans la préparation des élections. Des candidats sont déjà connus et les listes d’alliance sont en préparation avancée. Etant donné que ce sont des élections locales, les partis vont faire des alliances contre nature comme d’habitude. Mais cela pourrait être plus important.
C’est pour dire que les uns et les autres préparent les élections. Le temps manque et il faut faire vite. Annoncée voilà seulement deux semaines, la date limite pour déposer les candidatures est fixée au 13 février 2020. Ce qui est déjà très proche. La campagne électorale s’ouvre le 8 mars et les électeurs vont aux urnes le 29 mars pour le premier tour. Si bien qu’avant fin avril tout est fini.
Et les populations dans ces élections, elles qui vont voter ? Pour le moment, le moins qu’on puisse dire est que les partis ne font pas beaucoup de bruit autour de ces législatives. Si cela continue ainsi, on risque un taux de participation assez moyen. Surtout si l’argent ne circule pas beaucoup comme à l’accoutumée.
Avec toutes ces menaces, la CMA au nord, les groupes jihadistes au centre et la crise de trésorerie au sud et dans le reste du pays, ces élections risqueraient fort de ne pas se dérouler normalement.

Tientiguiba Danté

Le Combat