Depuis une semaine, le président Ibrahim Boubacar Kéïta a initié une série de rencontres avec les acteurs politiques et les partenaires sociaux. Dans ce cadre, le chef de l’Etat a rencontré, pêle-mêle, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé ; le président de la Cnas-Faso Hèrè, Soumana Sako ; le leader du parti Sadi, Oumar Mariko. Aussi, les représentants de l’intergroupe de la majorité parlementaire, ceux de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) et de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) ont été reçus à Koulouba.

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Dans les échanges entre IBK et ses interlocuteurs, il a été surtout question de la situation sociopolitique et sécuritaire du Mali. Une situation qui interpelle tous.

Cette nouvelle initiative présidentielle, largement saluée par l’opinion nationale, impose un certain nombre de questionnements : IBK a-t-il, enfin, compris qu’il est temps d’aller à la rencontre et à l’écoute de la classe politique et de la société civile ? Le chef de l’Etat a-t-il, enfin, pris la mesure et toute la mesure de la gravité de la situation ? IBK s’est-il, enfin, rendu compte que certains proches et courtisans ne lui disent ni la vérité, ni la réalité ?

A toutes ces questions, l’on est tenté de répondre par l’affirmative. Cependant, le plus important, c’est que ces rencontres soient suivies d’effets. Parce que le président IBK n’est pas à ses premières consultations avec les acteurs de la vie nationale. Mais, celles-ci n’ont jamais vu de lendemains. Il est d’autant plus nécessaire que l’initiative d’IBK ait un impact que les consultations en cours interviennent dans un contexte marqué par de grands remous sociopolitiques.

En effet, plusieurs fronts de tension au triple plan politique, social et syndical sont perceptibles en réaction au marasme généralisé et aux dérives du pouvoir.

Dans ce contexte, seul un éveil des consciences et un dialogue fécond entre le pouvoir et les acteurs de la vie nationale peuvent sauver les meubles. Pour le Mali !

Au-delà, le président IBK est attendu sur un autre terrain : celui de la réconciliation nationale. Une vraie réconciliation, qui passe impérativement par la réconciliation entre IBK et ses deux plus proches prédécesseurs, Amadou Toumani Touré et Alpha Oumar Konaré.

Mais, IBK aura-t-il l’humilité, la sagesse et surtout la grandeur d’esprit pour tendre la main aux présidents Konaré et ATT ? C’est là toute la question.

CH Sylla

Source: L’Aube