Le front pour la sauvegarde de la démocratie est la nouvelle arme de guerre de l’opposition malienne. Il a été portée sur les fonts baptismaux samedi 6 octobre 2018 au QG de campagne du candidat Soumaila Cissé en présence de plusieurs leaders politiques, associations, syndicats et leaders d’opinion dont Tieblé Dramé, directeur de campagne du candidat Soumaila Cissé, Ladji Touré président de Kaoral renouveau, Dr Choguel Kokalla Maiga et Me Mohamed Ali Bathily, tous candidats malheureux de la présidentielle. La cérémonie était placée sous la présidence du chef de file de l’opposition et candidat malheureux de la présidentielle Soumaila Cissé.

La déclaration des parties signataires lue par Ismaël Boro fait ressortir que la création de ce front est motivée par les maux qui minent le développement du Mali à savoir la corruption, la dilapidation, les conflits intercommunautaires entre autres. Il s’agit d’un regroupement composé d’une trentaine de partis politiques, de mouvements politiques, d’associations, de syndicats, de leaders d’opinion, d’organisations faitières des Maliens de l’extérieur, d’activistes et de nombreuses personnalités de divers horizons. Son objectif est de ressembler les forces vives de ses composantes pour sauvegarder la démocratie et lutter contre les dérives du pouvoir en place.

Selon Tieblé Dramé, directeur de campagne du candidat Soumaila Cissé, qui continue de contester la réélection du candidat Ibrahim Boubacar Keita, « IBK n’a pas gagné l’élection présidentielle. Le choix du peuple a été volé. Quand on peut changer les résultats des localités, cela veut dire que le vote ne sert plus au Mali. » Il a ajouté que le premier combat de la nouvelle organisation sera la lutte pour le report des législatives du novembre prochain pour mettre en échec le plan du régime qui reste les fraudes et bourrage d’urnes pour une majorité à l’assemblée nationale.

Pour Me Mohamed Ali Bathily, le pouvoir du président IBK n’a pas de légitimité. C’est pour cela que l’article 121 de la constitution malienne permet à l’opposition d’aller à la désobéissance civile avant d’affirmer qu’il est temps pour le président de la République d’écouter le peuple et de respecter les textes juridiques de notre pays.

En prenant la parole, le finaliste malheureux Soumaila Cissé a d’abord salué et remercié les candidats malheureux et chefs des partis politiques qui se sont ralliés à lui mais aux leaders religieux dont le Chérif de Nioro, l’imam Mahamoud Dicko et le cardinal Jeans Zerbo pour leur soutien. Il a aussi salué son directoire de campagne avec à sa tête Tieblé Dramé, aux militants et regroupements qui ont soutenu sa candidature…, une mention spéciale a été faite à la diaspora qui, selon lui, est à l’avant-garde de la lutte pour la démocratie au Mali. Après avoir contesté la victoire du candidat Ibrahim Boubacar Keita comme son directeur de campagne, il a évoqué les difficultés auxquelles le Mali est confronté en ce début du deuxième mandat du président IBK.

Selon lui, durant ces derniers mois, il y a eu 58 attaques terroristes occasionnant 287 morts et 5000 déplacés selon un rapport du Secrétaire Général des Nations Unies.

S’agissant de la création du front pour la sauvegarde de la démocratie, le chef de file de l’opposition affirme que « c’est un appel à la liberté, à notre liberté.  Un combat de résistance, nous le menons pour honorer nos aînés qui ont bâti notre pays et nous l’ont transmis pour le fortifier et le grandir. Notre Mali enfin ne sera plus notre Mali, si gagné par la corruption, la fraude, l’invasion de la peur et de la torture, l’isolationnisme diplomatique, le dictat dans l’organisation sale, il est perdu pour la liberté. » Pour bien mener le combat et atteindre l’objectif, le chef de file de l’opposition dira que « nous ne sommes pas seuls, nous sommes des centaines de milliers, nos voix porteront plus haut et plus fort, notre combat quels que soient les obstacles. » C’est pourquoi il a invité tous à rester mobilisés, à être prêts pour affronter l’adversité pour forger une nation souveraine apaisée et prospère.

Au cours de la cérémonie, les intervenants comme Kadidia Fofana, le président du Kaoural renouveau Ladji Touré ont appelé les jeunes et les femmes à la mobilisation totale jusqu’à la chute du régime afin de soulager les populations qui, selon eux, sont confrontées à d’énormes problèmes à cause de la mauvaise gouvernance du régime.

Mamadou Nimaga

Source: L’Enquêteur