Une semaine seulement après sa nomination au poste de Premier ministre, Abdoulaye Idrissa confirme tout ce qu’on attendait de lui. Il vient de réussir à faire reprendre le service les travailleurs de la santé, de l’action sociale et la promotion de la femme, qui ont fait plus d’un mois de grève illimitée, au grand dam des populations. Une situation qui a failli entachée le mandat de celui qui a été élu pour faire « le bonheur des Maliens ».

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Une rupture avec son prédécesseur, Modibo Kéita, à ce poste qui a laissé entasser les problèmes du pays sans pouvoir les résoudre. Pourtant, il y a deux ans ce dernier avait été nommé Premier ministre, avec les préjugés favorables. Deux après, c’’est un constat d’échec au regard de l’immobilisme et du manque d’initiative de son Gouvernement. Arrivé à la Primature dans une grogne sociale sans précédente, le nouveau Abdoulaye Idrissa n’a presque pas une seconde pour juguler sa nomination.

Dès après la passation de service avec son prédécesseur, il s’est tout de suite aux problèmes. Il a d’abord rendu visite aux malades à l’hôpital Gabriel Touré et au Point G pour les réconforter et dire que l’Etat ne les a pas oubliés. Après la formation de son Gouvernement, il a engagé les ministres à renouer le dialogue avec les syndicalistes pour mettre fin à cette grève illimitée qui était pénibles pour les populations.

Les ministres commis en mission étaient, le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Pr Samba Sow, celui du commerce, Abdel Karim Konaté dit Empé, porte-parole du Gouvernement, le ministre du travail et de la fonction publique, le tout sous l’œil vigilant du ministre des finances. Ainsi, moins d’une semaine de négociation avec les syndicalistes, le Gouvernement a pu avoir gain de cause. Le syndicat de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la femme a lâché prise en acceptant les propositions faites par le Gouvernement. C’est un soulagement pour les populations qui ne comprenaient plus l’indifférence du précédent Gouvernement face à leurs problèmes.

Cette prouesse du Gouvernement est à l’actif du Premier ministre qui a tout de suite pris le problème à bras le corps depuis sa nomination. Car, plusieurs fois, les syndicalistes se plaignaient du manque de considération du Gouvernement, accusé de ne pas tenir ses engagements. Cela contraste avec son prédécesseur qui n’a rien pour résoudre le problème. L’histoire retiendra que le passage de Modibo Kéita aura été un échec à la Primature. L’héritage qu’il laisse : un front social surchauffé, un accord de paix et de réconciliation difficile à appliquer, le pays en insécurité.

Youssouf Bamey