Si au départ, tout le monde traitait IBK de ‘’Kanguelintigui’’, en 7 ans de gouvernance, le ‘’Kangulintigui ‘’ est devenu le kantiamantigui.

 

Le langage de campagne à savoir l’honneur du Mali et des Maliens, le bonheur du Mali et des Maliens, la dignité de l’homme Malien et de la diaspora, le Mali d’abord. « Récupérer Kidal dans trois mois, etc. ». Toutes ces promesses sont restées vaines. L’heure des beaux discours est dépassée.  Sous IBK, la République a porté la chemise de la honte du fait que dans un communiqué le chef d’état-major général des armées, le général de division Abdoulaye Coulibaly, a portéà la connaissance de l’opinion nationale que dans un souci de reconsidérer la posture opérationnelle des FAMA sur le terrain, les unités isolées vont être regroupées en point d’appui et centres de résistance. C’est ainsi que les postes d’Anderaboukane et d’Indelimane se sont repliés sur Ménaka, le 9 novembre 2019. Les militaires du poste de Labbezanga ont rejoint Ansongo, selon nos sources ils ont regagné Labbezanga. Dans ce choix opérationnel, d’autres unités seront également concernées. Cette décision s’inscrit dans l’exécution d’un nouveau concept d’opération qui vise à mieux adapter la nouvelle  stratégie face  à la menace  terroriste et autres narcotrafiquants. Il n’est nullement question d’abandonner les populations. Et oui malheureusement c’est le cas, car les populations sont  à la merci des terroristes.

Les hommes politiques et la société civile dont la pitancejournalière ne dépend pas du régime trouvent que le mal du Mali, c’est l’accord de défense imposé par la France. Nous partageons cette idée de notre confrère, Mr Adama S. Diallo du quotidien, ‘’le soir de Bamako’’ parue dans le numéro 5123 du mardi 18 juin 2019 dans ledit journal. En effet, il pense que les Maliens ignorent certainement que c’est l’accord de défense signé avec la France en juillet 2014 qui est à la base, et de l’inefficacité de nos vaillants soldats, et de la crise sécuritaire qui va crescendo dans la partie nord et sud de notre pays… oui, pas de doute que ceux qui ont entrainé le Mali dans ça, en occurrence le Président et son ministre de la Défense de l’époque, SoumeylouBoubèyeMaiga, regrettent aujourd’hui amèrement le fait d’avoir autorisé cela, et ce malgré les protestations et autres contestations des Maliens !

Lors de l’achat des hélicoptères défectueux, le peuple a constaté les limites d’une gouvernance qu’il a pointé du doigt, sans aucune réaction véritable encore de la part du régime.  Comme l’a affirmé le philosophe Robert INGERSOLL « le bonheur n’est pas une récompense, mais une conséquence. La souffrance n’est pas une punition, mais un résultat ».  Cette vérité historique semble être une réalité au Mali, au regard des échecs d’une gouvernance désastreuse. Les plus hautes autorités ont-elles une vision pour le pays ? Ces autorités ont-elles conscience de l’État dans lequel se trouve le pays ?

L’accord d’Alger a été un mirage pour le peuple, par la faute du régime et de la communauté internationale.  La tache est de savoir maintenant entre IBK et le peuple qui a trahi qui ? Le peuple demande que dire du processus de la fraude électorale au Mali ?

Nous savons aussi que la fraude est un refus de la démocratie dans l’esprit libéral de cette notion. C’est-à-dire une compétition loyale, légale pour obtenir le suffrage des citoyens. Dans ce cadre certains dirigeants ou candidats ont la tentation de vouloir se substituer au peuple, c’est-à-dire au corps électoral. En règle générale, les fraudes électorales commencent dans la pensée des acteurs en compétition et  ensuite elles se manifestent lors du déroulement du processus électoral. Elles se matérialisent par la victoire proclamée des fraudeurs aussitôt après le vote.

Un parti politique qui veut gagner une élection par la fraude met en marche une stratégie bien réfléchie par des hommes de confiance apparemment neutres, mais en réalité bien déterminés dans ce qu’ils veulent. Leur apparente neutralité permettra de cacher la manœuvre jusqu’au  bout.  À ce moment, l’adversaire ne pourra plus rien : trop tard aura joué pour le naïf. La fraude, l’utilisation abuse des moyens de l’État, la partialité de la Cour Constitutionnelle et la monopolisation des médias d’État sont entre autres les tares de notre démocratie sans oublier le rôle de l’argent et un comportement d’intelligence avec les groupes armés au nord ont été les tares de notre élection présidentielle de 2018. Il est surprenant de constater que cela est l’œuvre de quelqu’un qui a été un acteur actif du Mouvement Démocratique au Mali.  Notre pays n’a jamais connu une contestation aussi vive que les résultats de l’élection présidentielle de 2018. Par ailleurs, expliqua-t-elle, la Cour Constitutionnelle n’a jamais été autant partiale en faveur du président sortant.

Le peuple a constaté que le décor de nos élections fait désormais honte. Le Dialogue politique dit inclusif a laissé le peuple sur sa faim. Le Peuple est persuadé que notre pays est atteint dans son fondement, tant qu’il y a le risque de partition entre le Nord et le Sud et entre le Centre et le Centre. Quant à l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation, cinq ans après sa signature le résultat est que deux Etats ont été crées. Il est devenu une équation à plusieurs inconnues avec deux types d’armées celle Républicaine appelée Force Armée Malienne (FAMA) et celle reconstituée qui est en fait l’Armée Azawadienne qui n’exerce que sur le territoire de l’Azawad. L’armée malienne n’a pas le droit d’être sur le territoire de l’Azawad, seule l’armée reconstituée est acceptable, mais seulement avec des conditions.  Le président en la personne d’IBK coiffe le Sud du Mali et un autre en la personne de Bilal Ag Cherif coiffe l’Azawad.  Le Drapeau de l’Azawad a été exhibé jusqu’au mémorial Modibo Keita à Bamako. En réalité l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation est devenu l’Accord d’autonomisation et d’indépendance des régions du Nord.

Le peuple pensait qu’avec une loi d’entente nationale, les vrais coupables d’exaction allaient être démasqués et remis à la justice. Cette loi est allée dans le sens contraire des aspirations du vrai peuple Malien.  Encore un piège a été tendu au peuple. Il est légitime de se demander pourquoi l’État Malien juge nécessaire de se doter d’une loi dont la mise en œuvre garantirait l’impunité à des milliers d’auteurs de violations graves des droits humains. La question est d’autant plus pertinente qu’a ce jour, le bilan des efforts pour sanctionner les graves crimes commis dans le cadre de la crise de 2012 est presque nul, si l’on fait exception de l’intervention de la Cour Pénale Internationale, qui demeure du reste une justice d’exception qui n’a pas vocation à pallier les manquements des systèmes judiciaires des États qui ont signé le traité de Rome. En l’absence de dispositions claires expliquant comment les auteurs présumés de crimes internationaux devraient répondre de leurs actes devant les tribunaux, et sans que des ressources conséquences soient fournies à la justice pénale pour qu’elle puisse établir la responsabilité pénale de ces auteurs, comme cela a été fait ailleurs dans le monde, la loi renforcera une impunité déjà pratiquement totale, et ne fera qu’alimenter le cynisme des victimes.

Le peuple est désormais sûr que tout est possible avec un président qui a trahi son peuple. Il n’est pas donc exclu que le parcours du drapeau de l’Azawad se termine à la Maison-Blanche un jour. Le Peuple a constaté que sous la période’’ primatoriale’’ de SoumeylouBoubèyeMaiga, les citoyens n’étaient pas  libres de s’exprimer, de marcher  de se déplacer ou de se réunir. Alors notre démocratie est devenue une fiction. Le Peuple habitué au langage du ‘’Tiou’’ ou ‘’Tia’’, a été surpris d’entendre un autre son de cloche. C’est-à-dire le (Tiou-Tia)  qu’il ne comprend pas dans la gouvernance d’IBK.  Certains pensent même que la partition du Mali n’est  qu’une question de jours.

L’armée est sous-équipée, en plus la corruption, le mensonge, l’injustice ont explosé au Mali plus que sous le régime de Moussa Traoré, qui est traité de dictateur par ses tombeurs démocrates.  Le Peuple a compris que la désintégration du Mali en cours est une autre forfaiture d’IBK qui a voulu à travers des élections partielles législatives transformer une minorité éthique en une majorité démocratique dans un certain nombre de cercles dans les régions du Nord.

Le peuple pense que les démocrates ont tous baissé leur bras et que le seul rempart pour sauver le Mali reste l’Imam Mahmoud Dicko.  Pour finir, le peuple a été surpris de constater qu’il est dirigé par un homme français. Devant le conflit d’intérêts, il a choisi la nation française. Nous comprenons dès lors les motivations des Maliens du vendredi  05 juin 2020.

 Badou S Koba

Le Carréfour