Composé essentiellement de colonels du CNSP, de seigneurs du M5 –RFP et de quelques rares formations politiques, notamment l’URD, le CNID et l’ADP-Maliba, le gouvernement du Premier ministre Choguel Kokala Maïga fait face déjà à une pluie de contestations au sein de la classe politique, notamment sur sa composition. Dans des communiqués séparés, l’Alliance Ensemble pour le Mali, l’Adema PASJ ainsi le Parena ont dénoncé chacun l’absence d’inclusivité qu’avait promis le PM.

 

L’Adema-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, tout en prenant acte de la formation du gouvernement du Premier ministre de transition, Dr. Choguel Kokala Maïga, constate avec regret que la composition du nouveau gouvernement ne reflète pas l’inclusivité promise et qui avait suscité l’espoir d’implication des principales forces politiques et sociales à l’action gouvernementale. En définitive, tout en réaffirmant son soutien et ses vœux de succès à la Transition, le Comité Exécutif des ruchers exhorte ses militants ainsi que ses alliés à la vigilance et à la mobilisation face au respect des engagements pris devant l’opinion nationale et internationale pour un rétablissement de l’ordre constitutionnel normal dans les délais impartis à la Transition.

Quant à l’alliance EPM charriée par le RPM, elle prend l’opinion à témoin équipe gouvernementale largement en déphasage avec les gages obtenus auprès du nouveau PM, lors de son entrevue avec la délégation conduite par DR Bocary Treta à la veille de la formation du gouvernement. Et les acteurs d’EPM de relever, en clair, que la liste rendue public ne reflètent guère l’esprit de la rencontre.

«La montagne a accouché d’une souris». C’est par cette assertion parmi tant d’autres que le Parema de Tiébilé Dramé a réagi à la publication de la liste du gouvernement Choguel Maiga en tirant la sonnette d’alarme en ces termes :

«Le Premier ministre de transition avait promis, sans doute, à l’intention de la communauté internationale, un gouvernement inclusif…A l’arrivée, c’est un gouvernement exclusif de 28 membres qui a été rendu public…Nous sommes inquiets des risques d’instabilité liés à une transition non consensuelle et aux manquements des engagements pris solennellement devant le peuple malien et la communauté internationale».

Le parti du Bélier blanc a également condamné la violation flagrante des conclusions du Dialogue national inclusif et de la Charte de la Transition qui fixent le nombre des ministres au maximum à 25 au maximum. Et de marteler que les saignées financières résultant de cette rupture de consensus sur la taille des gouvernements sont inacceptables. Toutefois, le Parera attend de juger le Premier ministre et son gouvernement à l’œuvre, à leur capacité à stabiliser le pays et à amorcer l’organisation d’élections régulières et crédibles dans les délais annoncés. Par ailleurs, Tiebilé Dramé et ses camarades penchent pour la tenue de consultations des forces vives du pays pour adopter une nouvelle Feuille de Route adaptée à la durée restante de la Transition afin de forger un consensus national sur les prochaines étapes.

A la lumière de ces sonnettes d’alarme , on peut sans risque de se tromper affirmer qu’un bloc d’opposition ne tardera pas à faire surface, d’autant plus qu’au sein du M5-RFP commencent à bourgeonner des bisbilles. En tout cas, au Mali la formation d’un gouvernement ne fait jamais l’unanimité et le temps nous dira si la montagne à réellement accouchée d’une souris comme l’atteste le Parena.

Ousmane Tiemoko Diakité

 Source : Le Témoin