En tailleur ou en boubou de bazin, les femmes en charge des portefeuilles ministériels ne négligent pas leur apparence. Mais au-delà de l’esthétique, ce que portent nos chères ministres révèle bien de choses qu’elles ne souhaitent pas forcement véhiculer. Tenez, Kamissa Camara, la ministre de l’Economie numérique s’habille chic et choc.

 

Sa garde-robe se rapproche davantage à celle des mondaines de Paris ou de Washington.
Dès que la ministre de l’Economie numérique apparait, on voit en elle une Rama Yade, l’ancienne ministre française d’origine sénégalaise. Pas étonnant, elle a grandi en France dans la même atmosphère culturelle que l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy et partage plus de choses avec elle en termes de références esthétiques et culturelles.
L’influence américaine se voit aussi dans l’habillement de Kamissa, elle qui a aussi étudié et travaillé pendant longtemps aux Etats-Unis. Sur ce plan, elle partage des choses avec Safia Bolly, la ministre de l’Investissement privé. Même sans maquillage, les vêtements de Bolly s’apparentent à ceux de ces femmes qu’elle a dû croiser dans les couloirs des missions onusiennes et aux Etats-Unis où elle a étudié.
Mais la jeune ministre au teint clair cultive souvent une touche orientale avec son foulard léger couvrant une chevelure noire d’encre. Elle partage ce trait avec NDiaye Ramatoulaye Diallo, la ministre de la Culture. Elle qui a également fait des études aux Etats-Unis ne s’est pas départie de l’influence esthétique des femmes de l’Oncle Sam.
Il arrive que Ramatoullaye Diallo mette un peu d’accent sur son appartenance vestimentaire au Mali, mais ce n’est jamais comme Kane Rokia Maguiragua. La patronne des vétérinaires est plutôt du genre de la vieille école. Si elle attire l’attention, pas forcément à cause de ce qu’elle porte : généralement les modèles que l’on croise dans lors des cérémonies mondaines de Bamako comme les mariages et les baptêmes.
Quant à la ministre de l’Equipement, Traoré Seinabou Diop, elle est dans une autre catégorie. Ses ensembles de jean lui vont si bien qu’elle se rend en visite de terrain régulièrement dans cette tenue «Roc and Roll». Elle est aux antipodes de Nina Walet Intalou, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, qui arrive parfois à troquer ses robes typiquement Touareg contre d’autres vêtements.
Dans tout ça, nos chères ministres commencent à mettre en valeur les tissus maliens, mais le rythme est timide. Une pierre dans le jardin de Nina Walet Intalou en tant que patronne de l’artisanat. Les premiers modèles commandés chez une styliste malienne doivent être suivis de plusieurs sorties exhibant le made in Mali transporté jusqu’à Hollywood par de créateurs comme feu Chris Seydou.

 La Sirène