La Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) suggère aux autorités de la transition l’organisation d’une Conférence Nationale souveraine qui mettra à plat tous les problèmes qui assaillent aujourd’hui le peuple malien afin de leur trouver des solutions justes et durables. C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée le samedi à son siège sis à Faladjé. Ladite conférence de presse était animée par le président de ladite coalition, le Dr Abdoulaye Amadou SY. En plus de cette recommandation, la COFOP par la voix du conférencier a égrené les différents problèmes qui minent la vie de la nation depuis le début de la transition.

 

D’entrée de jeu, le Dr SY a rappelé les coups d’État que notre pays a connu depuis 1968, avant de déplorer le tout dernier qui a provoqué une rupture totale institutionnelle. « A la suite de l’irruption des Forces Armées et de Sécurité dans la vie politique du Pays et qui a engendré la rupture institutionnelle le 18 Août 2020, une transition a été mise en place au Mali pour une période de 18 mois à compter du 25 Septembre 2020. Il y a lieu de déplorer ici cette 4e intervention des Forces Armées et de Sécurité dans la sphère politique du Mali causant ainsi une rupture institutionnelle en violation flagrante de l’Article 121 de la Constitution du 25 février 1992 », a-t-il martelé.
Selon lui, les défis immédiats que l’Administration de la Transition est-elle tenue de relever sont entre autres la création d’un Organe unique et indépendant en charge des élections ; l’organisation des élections législatives avec un scrutin proportionnel mixte conformément aux recommandations du Dialogue National Inclusif ; ‘l’organisation de l’élection présidentielle. « Il reste entendu que pendant la durée de la Transition les Autorités mises en place conformément à la Charte de la transition devront assurer notamment la création d’un Organe indépendant en charge des élections, l’organisation des élections législatives avec un scrutin proportionnel mixte conformément aux recommandations du Dialogue National Inclusif ; l’organisation de l’élection présidentielle. », a-t-il dit.
Le conférencier a aussi conseillé aux autorités de transition de respecter la charte issue des concertations pour la mise en œuvre de la transition. «Pendant la durée de la Transition, les Autorités mises en place conformément à la Charte de la Transition devront assurer notamment l’ordre et la sécurité dans tout le Pays ; lutter sans relâche contre la nouvelle pandémie de la COVID- 19 ; rassurer les partenaires étrangers qui sont au chevet du Mali depuis 2013 ; soutenir sans relâche les acteurs au développement notamment dans les secteurs agricoles, industriels et socioculturels », a-t-il insisté.
Il a ainsi rappelé au président de la transition que son équipe ne peut en aucun cas refonder l’État malien ou réviser la constitution. « Notre avis, au regard des dispositions de l’Article 1 8 de la Constitution du 25 février 1992 et de l’Article 02 de la Charte de la Transition, les Autorités de la Transition ne peuvent procéder ni à la refondation de l’État malien et encore moins à la révision de sa Constitution. Il reste bien entendu que toute action politique envisagée par les Autorités de la Transition doit être menée dans une large concertation avec les acteurs politiques, notamment de la société civile, les syndicats et les groupes armés », a-t-il dit.
Faisant allusion à la main de fer avec laquelle la transition gouverne le pays, la COFOP n’a pas caché son inquiétude face à la dégradation de la démocratie qui a pour conséquence immédiate le non-respect de la liberté d’expression. « Aujourd’hui la Coalition des forces patriotiques (COFOP) constate avec peine que l’Administration de la Transition marche d’une manière bancale, car il est incompréhensible qu’elle évolue sans la participation active de la classe politique. Ce manque de concertation avéré nous conduit vers des dérives, une violation flagrante de la Constitution du 25 février 1992 en ces articles 3 ; 4 ; 5 et 6 notamment.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : INFO-MATIN