La Plateforme politique appelle à une grande marche patriotique le vendredi 5 juin 2020 pour demander la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. L’appel a été lancé le 30 mai dernier au siège de la Coordination des mouvements et associations des sympathisants de  l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) lors d’une conférence de presse.

 

Co animée par les Président du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) Choguel Kokala Maïga, Cheick Oumar Sissoko d’Espoir Mali Kura (EMK) et le Coordinateur Général de la CMAS, Issa Kaou Djim, cette conférence de presse avait pour objectif de tirer la sonnette d’alarme sur l’évolution  du pays aux plans socio-économique, sécuritaire et politique.

Choguel Kokala Maïgaa planté le décor en déclarant qu’il y’a, dans la vie des peuples et des nations, des moments décisifs. La date du 30 mai 2020 marque ce tournant car elle restera gravée en lettres d’or dans les annales de la longue et glorieuse histoire de notre pays. Faisant la genèse de la plateforme politique tripartite, il précise que celle-ci est le fruit d’une convergence de vues des différentes organisations sur l’analyse de la situation nationale et les solutions de sortie de crise, suite à la rencontre tenue le 26 mai 2020.

Ensuite, le Président du mouvement Espoir MALIKOURA, le ministre Cheick Oumar Sissoko,a procédé à la lecture de la Déclaration liminaire dans laquelle les responsables de la CMAS, de l’EMK et le FSD fustigent la gouvernance chaotique et prédatrice du pays, la gestion catastrophique de la crise multimendimensionnelle, les atteintes graves à la souveraineté du pays par sa mise sous tutelle, les atteintes graves à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale. LesForces armées maliennes, selon les animateurs de la conférence, se trouvent dans une situation déplorable du fait des détournements des ressources devant servir à les rendre plus opérationnelles et efficaces.  En outre, ils dénoncent la violation systématique des libertés individuelles et collectives à travers l’enlèvement, l’arrestation des journalistes, des acteurs politiques, leaders d’opinions, la répression des manifestations pacifiqueset l’abandon des secteurs-clés de l’activité économique.Et ils décrient la qualité système éducatif avec en ligne de mire la fermeture de plus de 800 écoleset le mépris des revendications des enseignants. Pour toutes ces raisons, les conférenciers ont appelé le peuple du Mali à une grande mobilisation le vendredi 5 juin 2020 pour exiger la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Afin de nouer avec le peuple du Mali un nouveau contrat social et politique pour promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques, la condamnation et la répression des actes de corruption, la reconstruction des forces armées et de sécurité, mieux recrutées, mieux formées et équipées, une gouvernance vertueuse garantissant la paix, la sécurité et la justice et la réconciliation nationale.

Vers la mise en place d’une Transition

Au cours de la rencontre, une motion de soutien a été exprimée à l’Honorable Soumaïla Cissé, enlevé  depuis  2 mois. La plateforme s’engage à œuvrer pour obtenir sa libération.

En réponse à la question d’un journaliste sur l’étape après la démission, Cheick Oumar a affirmé qu’une transition politique sera mise en place pour gérer le pays. Et que des réflexions sont en cours pour définir les contours de cette transition.

Alpha Sidiki Sangaré

Le Challenger