Ces derniers temps, la tension monte dans les causeries dès qu’une question est posée sur les grèves récurrentes qui perturbent l’année scolaire. Mais rapidement, tout le monde convient que la solution est la trêve sociale de longue durée. Pour alimenter la réflexion sur ce sujet, je propose à nos compatriotes le texte ci-dessous tiré des archives de la presse ivoirienne.

«Côte d’Ivoire : LE GOUVERNEMENT SIGNE UNE TRÊVE SOCIALE DE CINQ ANS AVEC LES FONCTIONNAIRES
Le gouvernement et les principales organisations syndicales de fonctionnaires ont signé jeudi 17 août deux protocoles d’accord qui prévoient une trêve sociale de cinq ans en échange de la satisfaction de cinq des six revendications des agents de l’État, dont la principale est le paiement des stocks des arriérés de salaires, estimés à 249,6 milliards Fcfa.
Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly n’a pas caché sa joie, ce jeudi 17 août, dans l’auditorium de la Primature à Abidjan, lors de la signature de deux protocoles d’accord avec les syndicats des fonctionnaires de Côte d’Ivoire.  Les leaders syndicaux qui ont enclenché les grèves de fin 2016 et de janvier 2017, étaient tous présents… Les grandes faîtières syndicales du pays y étaient également… Les deux protocoles d’accord portent sur les revendications syndicales et sur une trêve sociale de cinq ans au cours desquelles les grèves n’ont plus lieu d’être. En échange, le gouvernement s’est engagé à accéder à cinq des six revendications des fonctionnaires, dont la principale est le paiement des stocks des arriérés de salaires, estimé à 249,6 milliards de Fcfa. Le protocole règle définitivement le problème des stocks [des arriérés de salaires] depuis cinq ans.
En tenant compte des contraintes financières de l’État, l’échéancier suivant a été négocié et obtenu avec l’ensemble des syndicats: 70% du montant du stock sera payé à partir de 2018 sur cinq ans, pour une incidence budgétaire annuelle de 34,9 milliards Fcfa sur la période 2018-2022. Et les 30% restants seront payés sur la période 2023-2025 avec une incidence budgétaire annuelle de 24,96 milliards de Fcfa, a annoncé le Premier ministre sous le regard satisfait des leaders syndicaux. Dans cet effort, la Côte d’Ivoire reste en conformité avec ses engagements auprès des partenaires financiers internationaux comme le FMI pour contenir le déficit budgétaire…. La trêve sociale soulage le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara…. »
Le président Ibrahim Boubacar Keïta rappelle fréquemment que «nous sommes en guerre». Pourquoi ne pas intégrer la trêve sociale de longue durée comme un volet militaro-civil dans la Loi d’orientation et de programmation militaire. Dans le contexte actuel de guerre ne devons-nous pas mettre les grèves sous le boisseau ? Ne faut-il pas négocier avec toutes les centrales syndicales maliennes un moratoire de cinq ans ?
Le président Ibrahim Boubacar Keïta, quand il était Premier ministre dans les années 1990, avait résolu la crise de l’École en privilégiant «le retour de l’école à l’école». La même ligne de négociation s’impose en janvier 2020. L’homme d’État IBK, il y a près de deux décennies, n’a jamais été orgueilleux. Il n’a jamais manifesté de mépris à l’égard de ses vis-à-vis chargés de défendre les doléances corporatistes des élèves, étudiants et du corps enseignant. La règle du président Ibrahim Boubacar Keïta est connue : du dialogue jaillit la lumière.

Sékou Oumar DOUMBIA

Source : L’Essor