Le président de l’Alliance démocratique pour la paix (Adp-Maliba) était face à la presse, le dimanche 3 juin, dans l’enceinte du siège de son parti, pour expliquer à la presse nationale et internationale l’énormité des dégâts qu’à subis ledit siège lors de la répression de la marche pacifique de la Coalition pour l’alternance et le changement.

Ouvrant le bal des interventions, le président du parti, l’Honorable Amadou Thiam, a évoqué les raisons de la tenue de ce point de presse. Selon lui, cette conférence de presse vise à dénoncer les violations du bâtiment abritant le siège de son parti, Adp-Maliba, qui ne faisait pas partie de l’itinéraire de la marche. “Ils ont violé notre siège en lançant des gaz lacrymogènes dans les différents bureaux qui abritaient quelques leaders de l’opposition”, a-t-il déploré.

 

Précisons que plus de deux cents mouvements composés de partis politiques et d’organisations de la société civile avaient initié cette marche au cours de laquelle le siège de l’Adp-Maliba s’est transformé en zone de refuge pour l’opposition, ce qui a valu au parti des dégâts énormes.

À l’entendre, selon les lois de la République du Mali, les chefs de parti politique ne doivent pas être agressés ni violentés au cours d’une marche. Il ajoutera que c’est la toute première fois dans l’histoire du Mali qu’un régime se met à canarder ses propres citoyens. Aux journalistes, il dira que “vous avez réussi quelque chose de spectaculaire le samedi 2 juin lors de la répression sanglante de la police. Vous avez réussi à libérer la démocratie qui était en train d’être prise en otage. Vous avez réussi à libérer le peuple”.

À le croire, après avoir commandité un constat d’huissier, la direction du parti a décidé de porter plainte contre le gouvernement pour tous les dégâts causés contre l’édifice abritant le siège de son parti ainsi que pour toutes les violations contre les droits de l’Homme. Pour terminer, il a salué la bravoure et l’engagement des journalistes durant cette journée.

À sa suite, le porte-parole du candidat, Cheick Oumar Diallo alias COD, a livré le contenu du communiqué du porte-étendard de l’Adp-Maliba, Aliou Diallo. “Ce samedi 2 juin, le siège de l’Adp-Maliba a été ciblé délibérément par des tirs de gaz lacrymogènes et par ce qui apparait comme des tirs de balles en caoutchouc. Le gouvernement du Mali a donc assiégé et attaqué le siège de l’Adp-Maliba alors qu’aucun trouble à l’ordre public n’a été déploré. En agissant de la sortie, les autorités font une nouvelle fois la preuve de leur faiblesse”, peut-on lire dans le document. Selon l’orateur, sous couvert de l’état d’urgence, l’initiative paisible et démocratique de la Coalition pour l’alternance et le changement avait tout d’abord été abusivement interdite avant d’être violemment réprimée, malgré les appels de la Commission nationale des droits de l’Homme. “L’intérêt supérieur de la nation commande que l’état d’urgence soit au service de la sécurité et de la tranquillité des Maliens. Pourtant, aujourd’hui, les autorités détournent et abusent de ce cadre à des fins purement politiques. L’État d’urgence est brandi comme argument de manière sélective pour réprimer les forces vives de la nation, particulièrement l’opposition au président sortant“, a-t-il rappelé. Selon lui, si la Coalition avait voulu marcher, c’est parce qu’en plus de la lecture partiale de la notion d’état d’urgence, les autorités maliennes usent des moyens de l’État pour faire leur seule et exclusive promotion sur la télévision nationale. “Chacun des reportages sur les visites du président de République occupe plus de la moitié du journal de l’Ortm. Aussi, sa déclaration de candidature a été diffusée durant près de 45 minutes là où celle des autres candidats ne parait que durant 1 à 2 minutes. Ayant failli dans tous les domaines (sécurité, justice, développement économique, création d’emploi) le système usé de IBK semble désormais tenté par la fuite en avant”, a laissé entendre le porte-parole du candidat de l’Adp-Maliba.

Et d’inviter tous ceux qui soutenaient le président IBK à se joindre au grand mouvement qui fera l’alternance politique et citoyenne tant attendue par nos concitoyens. ” Quant à ceux qui n’auront d’autres choix que de le soutenir envers et contre tout, nous les appelons à faire usage de leur sens du patriotisme pour qu’un terme immédiat soit mis à la violence et à la répression d’État. Nous entendons poursuivre dans la voie pacifique, démocratique et légale d’un changement de système. Nous entendons incarner ce renouveau lors de l’élection présidentielle à venir. Nous continuerons à exprimer notre inquiétude par rapport à la transparence et la crédibilité du scrutin. De la même manière, la mainmise d’un camp sur la télévision nationale restera intolérable”, a-t-il conclu.

                      Boubacar PAÏTAO

 

Source: Aujourd’hui-Mali