Le lancement des activités de la Coalition Citoyenne des Associations de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale (CCASC-PURN) le mardi 25 juillet 2017 à la maison de la presse a été l’opportunité pour l’ancien Premier Ministre du Mali, Ahmed Mohamed Ag Hamani, d’exprimer sa grande inquiétude sur le devenir du Mali et d’exhorter tous les acteurs, classe politique, gouvernement, mouvements armés, société civile, Presse et  communicateurs, communauté internationale à se reprendre car, jamais le Mali n’a connu une crise aussi porteuse de dangers pour son existence …

Mohamed Ag Hamani ancien premier ministre pdg bdm Collectif ressortissant nord mali Goundam kidal gao

La Maison de la presse a fait salle comble le mardi 25 juillet 2017, A côte des journalistes et de nombreux invités, figuraient  aussi des anonymes, patriotes qui s’interrogent, au regard de l’escalade verbale politicienne actuelle qui vient s’ajouter à la difficile situation socio-économique du pays, sans parler de l’inquiétant imbroglio sécuritaire qui mine insidieusement les fondements de la société malienne. La salle était remplie, du fait surtout de la qualité du conférencier, Ahmed Mohamed Ag Hamani, ce septuagénaire toujours alerte, vigilant sur les principes démocratiques, avec une conviction ou largement moulée par un parcours professionnel hors normes, un franc-parler fui dérange plus d’un, faisant de lui une terreur, pour de nombreux décideurs, cependant qu’il ne devrait être perçu que comme une personne ressource d’exception pour un Mali aujourd’hui dramatiquement fragilisé.

Répondant à une question  de votre serviteur, sur le positionnement de la coalition citoyenne sur la lancinante polémique sur la pertinence du projet de révision constitutionnelle, AG Hamani qui lui a vécu dans sa chair les affres de la rébellion a, sans fard, attiré l’attention de tous les maliens sur vers quoi les déchirures de la classe politique actuelle, instrumentalisant ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le Referendum, risquent de nous conduire à la déstabilisation du pays. «  Que Dieu nous en préserve », s’est-il écrié.

En effet, selon lui, cette fois-ci, il voit mal comment la communauté internationale va immédiatement se mobiliser, pour voler encore au secours du même Mali, fatalement secoué, mais cette fois de façon définitive du fait de ses propres turpitudes.

L’avertissement était on ne peut plus clair: en cas de déstabilisation des institutions, notre ennemi commun, le terrorisme sous toutes ses formes, n’aura pas besoin de plus de trois jours, pour s’emparer de Bamako, et ce sera l’hallali pour le Mali et partant au sahel.

Ce scenario catastrophe, aussi sombre et inquiétant, est hélas du domaine du possible, au regard de la surenchère politicienne qui, par un radicalisme rampant de chaque côté, ne peut conduire qu’à la violence dont nul ne maitrise l’issue.

Aussi, selon lui, gouvernement, classe politique, société civile, populations, amis et partenaires du Mali, mouvements armés, tous sont interpellés. Seul un sursaut patriotique immédiat pourra éviter la bérézina ! le seul élément à considérer, est le Mali qui, de toutes les façons, aujourd’hui n’a pas besoin de plus de déchirures, du fait d’agendas personnels ou de malice politiques au détours d’articles d’une constitution dont la révision est prévue dans l’Accord de paix et la Réconciliation Nationale au Mali issue du processus d’Alger, validé par tous.

Aussi, lance-t-il un appel à la classe politique pour un compromis dynamique pour sauver le Mali des velléités des terroristes djihadistes, narcotrafiquants, séparationnistes, et de la criminalité transfrontalière qui n’épargnera la tête d’aucun leader.

Devant la faillite de la classe politique obnubilée par ses ambitions de 2018, seule une société civile fédérée avec une vision claire, une  structuration efficiente, un engagement patriotique insensible à la nomination à des postes, et surtout indifférente à la peur car la peur de Dieu et l’amour du Mali suffisent, pour servir de rempart.

La société civile, on le sait, a jusque-là joué un rôle déterminant à toutes les étapes importantes de la vie du Mali démocrate. Les maliens de la diaspora, à la faveur du respect des principes démocrates dans les pays de résidence, sont le fer de lance de l’ambition légitime de pallier les carences des institutions nationales pour un Mali dont les potentialités permettent et légitimisent une évolution meilleure.

Aujourd’hui, considérant l’éminence et la profondeur  des périls, cette société civile se doit, à l’intérieur du pays, d’être plus efficace, plus présente, plus audible, plus crédible, plus respectée. Ce constat a été acté par  les recommandations et résolutions du Forum de la société civile sur sa contribution  à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali tenu les 13 et 14 mai 2016 au CICB à Bamako ; les recommandations de l’atelier restreint pour la définition d’un modèle de cadre fédérateur d’observation, de veille et d’alerte de la société civile tenu le 11 juin 2016 à la Maison des ainés de Bamako ;

les travaux de la conférence nationale ténue les 21 et22 mars 2017, portant sur la validation des  « acte du Forum » le 13 et 14 mai 2016  à Bamako et des statuts et règlement intérieur et la création de CCASC- PURN, cadre fédérateur d’observation, de veille, d’alerte pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Nous pensons que la réussite de la conférence de presse de lancement des activités de la Coalition citoyenne des associations de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale impose au vieux patriarche Ag Hamani de passer à la vitesse supérieure, a vu d’atteindre cette société civile malienne citoyenne, forte, déterminée et engagée aujourd’hui impérative au Mali. Il peut et surtout doit encore une fois se sacrifice pour le Mali. C’est pourquoi nous pensons que les réflexions doivent immédiatement être finalisées pour accroitre l’efficience et l’opérationnalité d’un instrument indispensable à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali.

Pour ce faire, la coalition doit pouvoir compter sur  la participation patriotique et l’implication de tous les maliens, de l’intérieur comme de la diaspora, pour mener à bonne fin cette ultime bataille, léguer à nos enfants un Mali au moins dans l’état auquel nos parents nous l’ont donné. Ceci est un devoir de génération incontournable.

Tiémoko Traore          

 

Source: Le Pouce