Là où Barkhane et Serval ont mordu la poussière, le G5 Sahel promet de réussir. La non-implication de l’Algérie risque pourtant de faire échouer cette énième initiative anti terroriste.

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Le G5 Sahel fait beaucoup jaser quant à sa composition. L’absence de l’Algérie dans l’initiative suscite amertume et inquiétude chez les universitaires maliens. Pour eux, l’exclusion de ce pays, qui a abrité le processus de négociation pour la sortie de crise au Mali, ne peut être justifiée.

Le Professeur Issa Ndiaye est de ceux qui s’interrogent sur la capacité de ce G5 à bouter le terrorisme. « On a comme l’impression que la France est entrain de réunir ces 5 pays contre l’Algérie », soutient-il.

« A terme, le G5 aussi va échouer. Cette organisation a péché de par sa configuration. Elle devrait être créée autour de l’Algérie qui se révèle incontournable dans la lutte anti terroriste », regrette le politologue, rejoint dans sa position par plusieurs avis non des moindres qui soutiennent que cet aspect pourrait sans doute la rendre inefficace. D’autant qu’Alger sert régulièrement de base arrière pour des terroristes qui sévissent dans la bande sahélo saharienne.

Si l’initiative du G5 Sahel, encensée par une brochette d’annonces, est louable, le Pr NDiaye souligne qu’elle ne bénéficie pas d’un élan de volonté politique souveraine. Au lieu de s’identifier à un signe d’appropriation par le Mali, le Tchad, La Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger de leur propre sécurité, la force anti-terroriste conjointe pourrait aussi pâtir au niveau de son financement.

L’Algérie qui dispose de la 2ème plus puissante armée de l’Afrique (selon le site américain spécialisé dans la défense Global Firepower) peut être un atout en matière de logistique. Le site américain estime à 975 le nombre de tanks dont est équipée l’Algérie, à 1.898 le nombre de véhicules blindés. Les forces algériennes sont également dotées de 250 automoteurs d’artillerie, 350 artilleries remorquées et 148 lances-roquettes multiples.

La même source rajoute que les forces aériennes de l’Algérie sont dotées de 451 avions au total, 89 avions de chasses, 99 avions d’attaques au sol, 225 avions de transports et 64 avions d’entraînements. Global Firepower dénombre ensuite 210 hélicoptères, dont 34 d’attaque.

Un arsenal lourd qui selon les experts militaires serait un atout sûr dans la lutte antiterroriste au sahel. Surtout que la question du financement du G5 Sahel pose problème.

David DembéléLa Direction des relations publiques des armées (DIRPA), à travers son directeur Diarran Koné se veut rassurante. « Le besoin de mutualiser les efforts militaires dans le cadre de la lutte anti-terroriste est d’une importance capitale. Voilà toute l’idée de la mise sur orbite de cette force ». « L’engouement suscité par le G5 laisse présager des impacts positifs jamais atteints dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », ajoute le colonel de l’Armée malienne.