Le 15 juillet 2013, le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita allait à Kidal pour y battre campagne. En plus de l’administration, les militaires maliens y étaient déployés, dans le cadre de l’accord de Ouagadougou. IBK élu, son deuxième Premier ministre, Moussa Mara portera la guerre implacable, pour réduire les groupes armés, afin de ne pas avoir à négocier, et de mettre l’Adrar des Ifoghas dans le giron malien.

 

Cette visite de Kidal du 17 mai 2014, et la guerre du 21 mai, se soldèrent par des pertes énormes, et un cessez-le-feu, à la demande de l’Etat malien. Le refus du président IBK de négocier, « aucun rebelle ne se hissera à mon niveau pour négocier. C’est fini ! Je ne négocierai pas avec des gens armés… », a été abandonné au profit de pourparlers inclusifs inter maliens d’Alger.

Le cinquième Premier ministre du Président IBK, et peut être le dernier de ce quinquennat, Soumeylou Boubeye Maïga, qui doit se rendre à Kidal, trois mois avant la campagne électorale présidentielle, y préparera le terrain à la visite du Président IBK. En outre, pour débroussailler le champ de l’unité nationale, le Premier ministre malien a mille raisons de se rendre à Kidal. Cette visite aura un sens si la délégation comprenait les Famas ; Kidal pavoisé aux couleurs vert-or-rouge, et que cet étendard national flotte sur les tables de présidium sans concurrence aucune ; entonner l’hymne national, visite du gouvernorat, du camp des Famas, du siège de l’ORTM et de l’AMAP en ruine.

Soumeylou Boubeye Maïga fait partie des ministres qui ont accompagné le deuxième Premier ministre d’IBK au nord du pays, en 2014. Les ministres, de Tombouctou essaient de rallier la cité des Ifoghas, font le tour sur Kidal, l’avion ne pouvant atterrir, ils vont se poser à Gao. Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye est malade, sa tension baisse, avant d’être évacué à Bamako. Une scène encore évoquée il y a quelques semaines, à l’émission «débat politique » de la radio Klédu, dont l’ancien Premier ministre Moussa Mara était l’invité.

A la différence de Moussa Mara, le Premier ministre Oumar Tatam Ly aura su éviter « la fanfaronnade », le 24 novembre, quand son avion était attendu à Kidal, pour la réinstallation officielle de l’administration, notamment le Chef de l’exécutif régional, Col. Adama Kamissoko, dans sa résidence officielle et son Bureau, précédemment occupé par les rebelles du MNLA et alliés. Des manifestants pro Mnla ont pris d’assaut le tarmac de l’aéroport de Kidal, afin d’empêcher l’atterrissage de l’avion qui devait amener le Premier ministre et sa délégation.

Sans aucune chance de se rendre à Kidal, le chef du gouvernement, Oumar Tatam Ly et la délégation qui l’accompagnait restèrent à Gao, avant de rebrousser chemin vers Bamako. Fanfaronnade n’est pas Oumar Tatam Ly, et voyager dans l’incertitude sécuritaire n’est pas la tasse de thé de Soumeylou Boubeye Maïga. Prendra-t-il son avion pour débarquer à Kidal… ? On dit chez les Bamanan, que « promettre de faire porter le pantalon à un éléphant est certes une grande promesse, mais le réaliser, c’est un acte encore plus grand ». De la promesse à l’acte le PM Soumeylou est attendu.

Daou

Source: Le Républicain