20 janvier 1961 – 20 janvier 2018, l’Armée malienne a 57ans. Pour marquer la commémoration de cet important événement, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a présidé, samedi, dans la matinée, la traditionnelle cérémonie de prise d’armes dans le camp Soudiata Kéïta de Kati. C’était en présence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, du président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé, des autres chefs d’institutions de la République, du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiena Coulibaly, et de plusieurs membres du gouvernement.

Ont également pris part à la cérémonie les membres du corps diplomatique, les autorités politiques et administratives de la Région de Koulikoro, la hiérarchie militaire, de nombreuses autres personnalités et d’une foule de citoyens anonymes.
C’est aux environs de 10H00 que le chef de l’Etat est arrivé à la place d’armes de Kati où il a été accueilli par le chef du gouvernement et d’autres personnalités. Aussitôt, Ibrahim Boubacar Kéïta procédera au dépôt de gerbes de fleurs sur la stèle du monument dédié aux morts, avant de saluer le drapeau. Après l’exécution de l’hymne national, le chef suprême des Armées, accompagné par le chef d’Etat-major général des armées, le général M’Bemba Moussa Kéïta, passa en revue les troupes rendant les honneurs militaires.
Avant le démarrage du défilé proprement dit, le président Kéïta, Grand maître des ordres nationaux a remis la médaille de Croix de la valeur militaire à titre posthume à quatre de nos vaillants soldats arrachés à l’affection de tous. De son côté, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiena Coulibaly a remis à trois récipiendaires la médaille du mérite militaire. Il sera suivi par son collègue en charge de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré qui a décoré quatre militaires de la médaille des blessés.
Une autre séquence de cette cérémonie – pour le moins émouvante -, a porté sur la remise de trois chèques géants aux ayants droits des militaires disparus. Pour rappel, c’est l’Ordonnance n°2016-020 du 18 août 2016 ratifiée par l’Assemblée nationale portant statut général des militaires qui accorde des avantages inédits aux militaires et à leurs familles. En effet, le texte prévoit 5 ans de salaire aux grands blessés de guerre et 10 ans de salaire aux ayants droits des militaires décédés en opération ou en service commandé.
C’est avec une dextérité à nulle autre pareille que la fanfare du Prytanée militaire de Kati a tenu en haleine l’assistance pendant une quinzaine de minutes en assurant l’animation. Elle passera le témoin à la fanfare du génie militaire dont les notes musicales ont donné du rythme et de la cadence au défilé. Justement, le défilé militaire terrestre a d’abord vu le passage des officiers d’Etat-major ; du Prytanée militaire de Kati ; des anciens du Service national des jeunes ; de l’administration pénitentiaire et l’éducation surveillée ; des Eaux et forêts ; de la Douane nationale ; de la Protection civile. Toujours sous le regard admiratif du chef de l’Etat et des autres invités, ont défilé la Police nationale ; la Direction de transmission et de télécommunication des Armées ; la Direction centrale des services de santé des Armées ; le Génie militaire ; la Garde nationale ; l’Armée de l’Air ; l’Armée de Terre ; la Force spéciale antiterroriste (FORSAT). La section cynophile ; la Direction du Sport militaire ; la Cavalerie de la Gendarmerie et celle de la Police. Les motards des deux corps ont fermé la marche du défilé terrestre.
C’est dans une ambiance particulière où sentiments de joie, de fierté et de satisfaction s’entremêlaient que l’assistance a suivi le défilé aérien où les avions récemment acquis par les hautes autorités ont paradé dans le ciel, sous des tonnerres d’applaudissements.
Dans l’interview qu’il a accordée à la presse à la fin de la cérémonie, le président de la République a confié que c’est notre honneur que d’avoir réussi le passage de relais amical entre l’ancienne puissance coloniale française et notre pays, nouvellement indépendant. Cela, a-t-il rappelé, grâce à des sous-officiers et des officiers formés dans l’armée française qui ont fait le choix de venir aider le président Modibo Kéïta et son équipe à mettre en place une armée nationale malienne. «…On leur sait gré de ce qu’ils nous ont permis d’être, dès l’abord : un pays à la dignité sourcilleuse, un pays ayant le sens de l’honneur, un pays ayant le sens des valeurs…», a développé Ibrahim Boubacar Kéïta.
Le chef de l’Etat a ensuite indiqué que notre pays est aujourd’hui confronté à une menace devenue finalement universell. Il a ajouté que cette menace revêtait une dimension singulière dans notre pays en raison de l’espace et du contexte. «Toutes ces forces négatives qui ont été mises en mal dans l’Est européen, dans le Moyen-Orient sont en train de refluer vers nous et hélas, avec ce que l’on sait de la situation de la Libye, nous sommes payés pour être sur nos gardes», a analysé Ibrahim Boubacar Kéïta.
En outre, il a souligné qu’ayant compris qu’aucun pays seul ne pouvait prétendre être la solution aux problèmes, «les présidents de la région ont eu l’intelligence politique et tactique de mutualiser leurs forces désormais dans un ensemble appelé G 5 Sahel». Selon le président Kéïta, ce G 5 Sahel a un volet militaire et sécuritaire de protection de nos espaces. Il a ajouté que le volet développement du G 5 Sahel qui est l’Alliance du Sahel est un concept qui est aujourd’hui considéré comme très pertinent et où se déploient aussi des efforts vigoureux de nos partenaires. Et Ibrahim Boubacar Kéïta de rappeler que le Mali a eu l’honneur insigne et redoutable de s’en voir confier la présidence en exercice et surtout d’être le Commandant suprême de cette force conjointe, en la personne du Général de division Didier Dako. Il a promis que notre pays sera à la hauteur des attentes placées en lui.
«Je crois que tout cela fait qu’aujourd’hui, les nouvelles missions de l’Armée malienne sont rigoureuses, ardentes, mais nous n’avons aucun doute que nos forces armées, nos FAMA seront à la hauteur. Tout chef d’Etat a comme outil de décision les forces armées. Donc l’Armée du Mali, vous êtes mon outil de décision et chaque jour je dis ma fierté de vous, de vos performances, de vos soucis de qualification… Aujourd’hui l’Armée malienne n’est plus en situation de gérer la paix, elle gère une situation volatile qui suppose que nous soyons toujours prêts à y faire face, quoi qu’il advienne», a martelé le chef de l’Etat.
Massa SIDIBÉ

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