Dans une contribution qu’il nous a fait parvenir, Dr Aly dit Agaly Wélé, président de l’Association Visa pour un développement, donne son point de vue sur le futur gouvernement que le Premier Soumeylou Boubeye Maïga s’apprête à former après sa reconduction par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, fraichement élu à la tête du Mali pour un second mandat. Le président de Visa pour un développement intégré juge non nécessaire la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Le mardi 4 septembre 2018, Soumeylou BoubeyeMaiga est reconduit Premier ministre pour former une nouvelle équipe gouvernementale. La formation du gouvernement d’union nationale, si séduisante et apaisante théoriquement pensée par certaines personnalités n’est pas opportune.

“Le plus grand malheur des hommes, c’est d’avoir des lois et un gouvernement. Tout gouvernement est un mal, tout gouvernement est un joug” dit François René de Chateaubriand.

L’expérience de plus de deux décennies des premiers gouvernements d’union nationale en Afrique n’est pas satisfaisante sur le plan efficacité. Le Mali fera-t-il encore la même erreur ? Dans un bref délai, les Maliens vont s’interroger sur l’efficacité et la stabilité du nouveau gouvernement.

Si le Premier ministre opte pour un gouvernement d’union nationale, ce gouvernement peut nous surprendre désagréablement dans sa mise en application. Les personnes qui seront membres de l’équipe sont marquées politiquement, elles ont une culture, un parcours qui s’est fait dans un camp. Les combats communs, les valeurs partagées créent des liens qu’on ne peut pas ignorer. “Lorsque le coup de tonnerre éclate, il est trop tard pour se boucher les oreilles. “ [SunTzu]

En politique, quand on constitue une équipe, c’est pour gouverner, pour mettre en place un programme, pour agir. Aujourd’hui, le Mali a surtout besoin d’un gouvernement solidaire et déterminé qui gouverne.

Si le Mali a besoin d’un tel gouvernement, c’est parce que la période à venir est plus que décisive pour l’avenir du pays. Les enjeux internes avec des dossiers complexes et “lourds” comme l’unité nationale, les élections législatives, exigent un consensus productif et efficace, au niveau de la décision et de son exécution.

Le contexte national caractérisé par tant d’incertitudes, de craintes et d’attentes fortes pour l’avenir est doublé par un contexte international assez dangereux.

Ce ne sont donc pas les défis et les enjeux qui manquent. C’est plutôt la solidarité, la collégialité et la participation de tous à imaginer, à proposer des solutions et des stratégies bien dessinées et bien appliquées qu’il nous faut.

Le nouveau gouvernement, donnera-t-il au Mali l’apaisement des esprits, le réconfort sur le mode de gestion des gros dossiers ?

“Le temps ferme toutes les blessures, même s’il ne nous épargne pas quelques cicatrices.”[ Marc Lévy ].

Source: Aujourd’hui-Mali