Dans les contestations en cours dans notre pays, le cas de la Cour Constitutionnelle occupe une place importante. Si la présidente de cette Institution, Mme Manassa Danioko avait catégoriquement refusé de démissionner comme d’autres membres de cette Structure l’ont fait, finalement le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a pris ses responsabilités, lors de sa dernière adresse à la nation, le samedi 11 Juillet 2020, pour le retour de la paix et la stabilité dans le pays.Selon le Président IBK, tout le monde a suivi et déploré ce qui s’est passé dans notre pays, en particulier dans le District de Bamako.

« Des actes de vandalisme à nul autre pareil ! Le saccage de l’Assemblée Nationale !  L’occupation de l’Office de Radiodiffusion-Télévision Nationale du Mali ! Le pillage des biens d’honnêtes citoyens ! Les voitures incendiées d’agents du service public !  Et plus grave, dans des circonstances qui seront élucidées, inchallah, par une enquête : des pertes en vies humaines, des blessés ! », a-t-il rappelé.

Il a expliqué que l’Etat de droit s’assumera, les libertés fondamentales seront préservées tant qu’il continuera d’avoir le lourd privilège de servir le Mali.

« Suite aux nombreuses analyses et consultations, sollicitations sur la crise post-électorale, et pour la sauvegarde et la préservation de la vie, même des membres restants de la Cour Constitutionnelle, j’ai décidé, non sans en mesurer la gravité -mais que ne ferait-on pour le salut national – nous sommes dans l’obligation de nous surpasser, de n’envisager que le Mali. J’ai donc décidé d’abroger le décret de nomination des membres restants de la Cour Constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations issues de la mission de CEDEAO », a laissé entendre le Chef de l’Etat.

Ce passage du Président IBK a été largement apprécié par une frange importante du peuple malien. Ce n’est pas le Mouvement du 5 Juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui dira le contraire. Cela fait partie de leurs revendications. La question qui revient sur les lèvres est la suivante : Après la Cour Constitutionnelle, le Chef de l’Etat se retournera-t-il vers l’Assemblée Nationale qui fait l’objet aussi de grandes contestations ?

Ce qui est sûr et certain, au regard de la gravité des faits, toutes les initiatives doivent s’inscrire dans la dynamique de l’apaisement. Depuis des années, l’heure est grave au nord et au centre du pays. Faut-il en rajouter à cette crise ? Certainement que non, car les défis à relever sont importants.

Le Chef Suprême des Armées a noté que la dissolution de la Cour conduira dès cette semaine à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que rapidement, une Cour reconstituée aide à trouver les solutions (…)

Tougouna A. TRAORE

Source: nouvelhorizonmali