Les électeurs devront retourner aux urnes le 29 mars prochain pour choisir les députés de la 6ème législature au Mali. Après environ deux ans de prolongation, le compte à rebours s’enclenche. Le vote peut engendrer un grand coup de balai ou un léger renouvellement. La campagne à l’échelle locale injectera dans la démocratie une dose de débat dont la nature reste l’un des enjeux du scrutin. La course aux législatives se fera dans la fièvre des échanges acrimonieux et de l’expédition chimérique des candidats.

Le gros risque des législatifs est ce dérapage qui met en avant des futilités et querelles de personnes dans les activités de propagande électorale. Avec la diversion comme mode de campagne, il s’ensuit cette propension à occulter les vraies questions de développement local et à se concentrer sur l’accessoire. L’élection de proximité véhicule une exigence particulière axée sur des projets de société inspirés des besoins des populations.

Il faut que le débat électoral fondé sur le principe du contradictoire soit étoffé par des préoccupations utiles. Les candidats des partis et alliances de partis doivent dévoiler leurs ambitions pour leurs circonscriptions électorales. Quels projets ont-ils pour leurs localités une fois élus députés ? Quelles méthodes de mobilisation des ressources pour les populations ? Quelles sources de financement ? Quel partenariat visent-ils ? Il n’y aura pas de place pour les amuseurs de galerie et autres vendeurs d’illusions. Seul le débat nous mettra à l’abri de la promotion des incultes et de la prise de galons des cancres.

Paul Y. N’GUESSAN

Source: Bamakonews