Le Collectif des régions non opérationnelles du Mali (CERNOP) souhaite un report des élections législatives. Le temps pour le Gouvernement de respecter ses engagements de faire le nouveau découpage administratif, mais surtout d’assurer la sécurité dans certaines zones à haut risque.

Comme la Coordination des mouvements armés (CMA), les jeunes de la région du Ménaka, le Collectif des régions non opérationnelles du Mali (CERNOP) rentre aussi dans la danse. Ce syndicat des nouvelles régions souhaite aussi que le Gouvernement repousse la date des élections législatives dont le 1er tour est arrêté au 29 mars prochain. Pour son Président, il y a des préalables importants à satisfaire. Ainsi, Mamba COULIBALY estime qu’il faut aller vite avec la mise en œuvre correcte de la loi créant les nouvelles régions. Or excepté Ménaka et Taoudeni, aucune des autres régions n’est totalement opérationnelle. « Le collectif des régions non opérationnelles demande au gouvernement de reporter les législatives du 29 mars prochain et parachever le processus de découpage administratif et la nomination des gouverneurs des nouvelles régions afin que les nouveaux cercles créés puissent participer auxdites élections », a déclaré le président du CERNOP.

A ce jour, il affirme ne pas être dans une disposition de boycott de ces élections. « Nous ne pouvons dire qu’il n’y aura pas de vote dans ces localités. Aucune structure n’a ce droit-là. On ne peut pas empêcher la tenue des élections. Notre souci est de parachever le processus de découpage et de rendre opérationnelles les nouvelles régions conformément à la loi», a indiqué M. COULIBALY.

« Le ministre nous a promis qu’après les législatives les dispositions seront prises pour terminer le processus. En ce moment, la nouvelle Assemblée nationale ne sera pas conforme à l’architecture administrative du pays. Cela va poser des difficultés énormes en termes de fonctionnement des collectivités », a prévenu Mamba COULIBALY.

A ce jour, le ministre de l’Administration n’est pas en mesure de donner un aperçu clair de l’architecture administrative après ces élections législatives, a-t-il déploré. Après l’opérationnalisation des nouvelles régions, comme promis par le ministre Boubacar Alpha BA, l’Assemblée nationale sera-t-elle reconfigurée ? L’équation reste posée.    

Dans tous les cas, selon lui, c’est contradictoire que la région de Ménaka pour ces élections soit considérée comme un cercle. Idem pour les autres localités promues par le Gouvernement comme région. En clair, les élections législatives vont se tenir sur la base des anciennes circonscriptions électorales à savoir 147 sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale.    

Outre la violation de la loi du 2 mars 2012, portant création des 11 nouvelles régions à savoir de Kita, Nioro, Nara, Dioila, Bougouni, Koutiala, San, Bandiagara, Douentza, Menaka et Taoudeni; le CERNOP se préoccupe également de la situation sécuritaire dans certaines localités et l’absence de l’État. Pour le président Mamba COULIBALY, le pouvoir doit s’assurer d’abord de cette situation avant de penser à l’organisation du scrutin du 29 mars.

Par Sikou BAH

Source: info-matin