Ils sont ministres de la République mais sans en posséder aucun attribut. Ils sont sans existence propre, sans autorité. Ils sont noyés sous le poids des dossiers de leur département et sont condamnés à ne faire que de la figuration. Passés maîtres dans la fanfaronnade, ils tentent de se donner un peu de contenance en se montrant plus royalistes que le roi lui-même et n’hésitent pas à verser dans l’abus. Dépassés par les réalités des Maliens mais dotés d’une imagination débordante, ils ont trouvé des accessoires pour voir la vie en rose : les lunettes fumées. Presque tous en portent. Incapables de regarder l’insupportable misère qui les entoure et pas courageux de fixer les Maliens dans le blanc des yeux. Nous nous intéressons aujourd’hui à l’un d’entre eux, Seynabou Diop alias Nabou calamité, ministre de l’Equipement et des Infrastructures.

A la tête de ce département depuis plus de quatre ans, Seynabou Diop n’a jamais amené un projet à terme. Sous le poids des dossiers qui s’empilent sur son bureau, Seynabou Diop est passée maîtresse dans l’art des promesses sans lendemain et du folklore. Pourtant, très friande des coups d’éclat, Nabou ne manque aucune occasion pour monter des scènes artistiques sur les différents chantiers routiers du pays. Posant le plus souvent dans des postures théâtrales. Ces images d’une dame de terrain tournent en boucle sur les antennes des médias et les réseaux sociaux. En réalité, cette dame se fout du Mali et des Maliens. Très prompte à sortir des chiffres mirobolants de routes et de pistes entretenues par ses services. Mais l’adage dit qu’ « à beau mentir qui vient de loin.» Comme on ne peut continuer à tromper le peuple tout le temps, elle a été vite rattrapée par le tissu de mensonges grotesques et honteux qu’elle montent dans son bureau.

Très friande des salons de beauté et de bazin getzner, elle a été démasquée lorsque le problème de la RN1 a éclaté. « Nabou est une menteuse professionnelle à la limite de la fanfaronnade », c’est le sentiment largement partagé par l’ensemble du peuple malien. La ministre, bluffée par le confort de la berline et de la V8, n’a jamais revêtu un centimètre du réseau routier malien. A l’arrivée du régime IBK, le Mali disposait d’un vaste réseau routier en parfait état. Par manque d’entretien, ce, malgré les centaines de milliards de FCFA engloutis par an dans cette rubrique, les routes sont amorties les unes après les autres. La seule route qui reliait le Nord du pays au Sud a disparu comme par magie. Aujourd’hui, pour se rendre à Gao, il faut traverser le Burkina Faso et le Niger. La route Douentza-Tombouctou est aux oubliettes dans les tiroirs de Nabou. Niono-Goma Coura-Tombouctou est un projet mort de sa belle mort. A ce jour, Seynabou Diop ne peut pointer du doigt une route nationale en état opérationnel. Madame folklore préfère se prendre en photo devant des ponts ou les nids d’éléphants sur les chaussées dégradées, comme si elle était réellement touchée par leur état de délabrement très avancé. Elle donnait l’impression d’être un ministre de terrain, mais que les pauvres populations fassent trois jours entre Kati-Kayes, cela n’empêche pas Nabou de manger son poisson braisé et de dormir sous l’air conditionné aux frais de ces mêmes populations. Son gout immodéré pour son bien paraître est connu de tous. Sa longévité à ce poste stratégique est un mystère pour tout le monde. Nabou est dépassée par les événements et croule sous le poids de ce département depuis très longtemps. Apparemment, tout le monde le sait sauf ses employeurs. Ils sont les seuls à ne pas comprendre que cette dame, sans référence aucune, n’est pas à la hauteur de la mission à elle confiée. Car, pour réussir, il faut mesurer la portée de la charge et la sensibilité du secteur. Il a fallu que les populations se révoltent pour qu’ils comprennent que Nabou, de tout le temps, n’a fait que semer les germes d’une bombe sociale dont l’explosion pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le régime.

Maintenant, il faut espérer que les plus hautes autorités ont compris la leçon et se rendent à l’évidence que ce piètre ministre est plus occupé par son apparence que les préoccupations légitimes des populations.

Pour sûr, Nabou est un danger pur elle-même et pour le régime en place.

Dieu veille !

Harber MAIGA

Source: Azalaï-Express