Ils sont ministres de la République mais sans en posséder aucun attribut. Ils sont sans existence propre, sans autorité. Ils sont noyés sous le poids des dossiers de leurs départements et sont condamnés à ne faire que de la figuration. Passés maîtres dans la fanfaronnade, ils tentent de se donner un peu de contenance en se montrant plus royalistes que le roi lui-même et n’hésitent pas à verser dans l’abus. Dépassés par les réalités des Maliens mais dotés d’une imagination débordante, ils ont trouvé des accessoires pour voir la vie en rose: les lunettes fumées. Presque tous en portent. Incapables de regarder l’insupportable misère qui les entoure et pas courageux de fixer les Maliens dans le blanc des yeux. Nous nous intéressons aujourd’hui à l’un d’entre  eux, Zoumana Mory Coulibaly, ministre du Développement local.

A la faveur du dernier remaniement, le magnat de la douane s’est bombardé ministre  du Développement local. Un département sorti de nulle part dont lui-même n’a, jusqu’à ce jour, pas compris le contenu et le sens. C’est d’ailleurs pourquoi, notre brave Zoumana Mory verse dans l’abus.

Grand transhumant politique devant l’éternel, le ministre a parcouru tous les partis politiques du Mali avant de déposer sa valise chez les princes du jour. Trainant un passif sulfureux, qui a fait écho dans la presse à l’époque, il était tout puissant chef du bureau du pétrole de la Douane. Un poste stratégique et juteux, où il y a à manger et à boire. Des confrères rapportent qu’à ce poste, Zoumana Mory s’est gavé à satiété.

A la tête du Développement local, dépourvu de tout sens, car le territoire est administré par un autre ministre et la Décentralisation se retrouve la chasse gardée d’un autre, le ministre Coulibaly passe ses journées à compter le nombre de rayures sur son bazin ‘’Getzner’’.

Aucun dossier sérieux ne transite par lui, car il n’a pas d’attribut. Alors pour se donner un peu de contenance, il faut jouer aux royalistes. En cela, il veut raviver la vedette aux vrais acteurs de l’élection d’IBK.

Au RPM où, il n’est arrivé qu’avant-hier, c’est lui qui veut jouer les premiers rôles. C’est ainsi que Zoumana Mory se voit bombardé président de la Fédération du RPM de la région de Ségou. C’est à ce titre qu’il a été l’organisateur principal de la visite d’IBK. Il n’a pas lésiné sur les moyens. De l’argent, propre au bien mal acquis, tout y est passé.

Avec son gabarit qui impose le respect, l’homme veut bousculer la hiérarchie au niveau du RPM. Aux dernières nouvelles, il se plaignait de son département ministériel. Il vient de comprendre qu’il n’a aucun sens. Alors, il demande au patron des céans de le nommer à la tête des douanes du Mali. Pour ce faire, il nous revient que l’homme est même allé jusqu’à retarder le vol présidentiel pour s’entretenir avec le Boss. Aussi, il s’avérerait que le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé ne serait pas d’accord avec une telle nomination. Ce dernier estime que l’homme qui est là aujourd’hui fait un boulot remarquable. Mieux, en cette année électorale, on ne peut prendre le risque de nommer un politique affiché et sans conviction à la tête des douanes au risque de conduire l’Etat en cessation de paiement. Car, les recettes douanières risquent de prendre une autre destination que les caisses de l’Etat. En cela, Boubou Cissé aurait argumenté que quand bien même Zoumana Mory est un douanier chevronné, la charge de directeur des douanes sera trop lourde pour lui.

En attendant cette nomination compromise d’avance à tout point de vue, le ministre se contente de porter des jolis bazins et de profiter de la grosse cylindrée ministérielle et la protection rapprochée. Son apport à l’action gouvernementale est quasi nul.

Des sources proches de lui informent que l’homme ne comprendrait pas le fait qu’il milite dans le parti au pouvoir alors qu’il ne peut même pas avoir ce qu’il souhaite. Trop prétentieux, ce ministre, dirait l’autre. Alors, qu’il continue donc de faire de la figuration et de la fanfaronnade. Demain est un autre jour.

Dieu veille !

Harber MAIGA    

Azalaï-Express