Dans une interview accordée à nos confrères des radios libres dont Kassim Traoré de Kledu, le Président d’honneur d’ADP-Maliba et non moins promoteur de la mine d’or Wassoul’or, dévoile tout : les raisons de son retrait de la mouvance présidentielle, la tentative d’usurpation de la société par le fils du Président, les confidences de son mentor Bouyé Haïdara… Tout !

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Quelle est la situation économique de votre société WASSOUL’OR, au jour d’aujourd’hui ?

Dieu merci, WASOUL’OR se porte bien aujourd’hui après les difficultés rencontrées en 2012 lorsqu’on a nous a mis en règlement préventif. On voulait investir 26 milliards pour redémarrer les activités, mais dans les faits, on a dépassé plus de 35 milliards. Avant le règlement préventif, on avait une soixantaine d’employés. Aujourd’hui, il y en a plus de mille. On a commencé l’extraction et le ministère de tutelle est venu deux fois de suite examiner… Dieu merci après les difficultés, les choses commencent à rentrer dans l’ordre.

Sur le plan politique, votre parti (ADP-Maliba) a rejoint la mouvance d’Ibrahim Boubacar Keïta. Quelles étaient vos motivations ?

Il ne plait pas assez d’évoquer ce sujet… Dieu Seul sait ce qu’on a apporté à la campagne d’IBK en termes d’aides et de contributions. Je le dis souvent dans mes interventions : «si l’ingratitude ne s’arrête ne saurait s’arrêter non plus le rappel des bienfaits ». Je le dis, Dieu Seul sait ! Mais fort heureusement, des témoins à l’image de Bouyé (le chérif de Nioro) et Ousmane Madani Haïdara vivent encore. Bouyé n’a jamais cessé de le rappeler à IBK et à ceux du RPM.
Et c’est moi qui ai conduit IBK chez Ousmane Madani Haïdara. Ce jour, il revenait de Ségou où il était allé battre campagne et avec mon véhicule. En route, il m’a demandé de l’accompagner chez Ousmane Madani Haïdara.
Sur place, le prêcheur nous a signifié que le collectif des leaders religieux n’a pas de siège social. IBK m’a alors tapé à l’épaule pour m’inviter à gérer cette question. Dieu m’est témoin ! A cause de cette campagne d’IBK, j’ai payé le siège social du collectif des leaders religieux à hauteur de 150 millions F CFA. Et Ousmane Madani Haïdara l’a reconnu lors des festivités du mariage de son fils… Le jour du scrutin, nous avons loué plus de 300 Véhicules (SOTRAMA) afin de transporter les électeurs… Et si après tout cela, la même personne prétend qu’on ne l’a pas aidé, je ne vois finalement pas comment l’aider ! La plus petite aide que je lui ai apportée a été de lui faire faire toute sa campagne dans la région de Kayes avec mes véhicules.
Tout cela, à cause des accords qui ont été scellés entre nous… Sur son site de campagne à Kayes, il a pris la parole et a promis à l’assistance que s’il était élu, il créera de nombreux Alou Boubacar Diallo parce qu’à ses dires, je suis le symbole de la réussite au Mali.
Mais à quoi avions nous assisté après son élection et quelle a été notre récompense ? C’est son fils Karim Keïta, avec certains ministres du gouvernement ainsi que des Européens qui ont voulu s’accaparer de WASSOUL’OR.
Où était donc la promesse consistant à aider les Maliens d’abord ? Voyez-vous ? Nous sommes parvenus à créer cette entreprise alors qu’ils n’étaient pas encore au pouvoir. Et c’est cette société qui les a aidés à y accéder. Et maintenant ils tentent de nous la déposséder. Ceci n’est pas convenable, à tous points de vue !

Est-ce à dire que les raisons du soutien à IBK n’ont pas donné le résultat escompté ?
Nous l’avions aidé pour deux raisons : récupérer, redresser et apporter la paix dans le pays et y créer beaucoup de riches. Raisons pour lesquelles nous l’avions soutenu. L’un de nos slogans était justement ceci : «pour la paix au Mali, nous soutenons IBK». A cause de ses promesses sur la paix et la sécurité, nous avions décidé de le soutenir. La seconde raison était relative à la création de richesses. Mais le constat est amer !
Ce qui m’est arrivé ressemble un peu à l’histoire d’un malade qui se rend à l’Hôpital où l’on dit, dans un premier temps au Médecin de lui faire des perfusions et dans un second, de lui administrer du poison… Les promesses n’ont pas été tenues… Ce sont deux ministres qui m’ont remis la lettre relative au règlement préventif. Au Tribunal, des lettres émanant des mêmes ministres nous attendaient. Leurs auteurs demandaient à ce que la société (WASSOUL’OR) soit liquidée. N’est-ce pas là une trahison ? Qu’ai-je donc fait pour que l’on me récompense ainsi ?

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a une fois déclaré que vous vous êtes rendus chez lui avec un groupe de Chinois et sans rendez-vous. L’on dit en outre que vous aviez injecté plus de 100 millions F CFA dans sa campagne. Est-il vrai ?

Je jure et Dieu m’est témoin, je n’ai jamais mis pied chez Ibrahim Boubacar Keïta avec des Chinois. De toute ma vie, je ne me suis présenté chez quelqu’un sans rendez-vous. Je me respecte pour cela. A l’époque, je n’avais même pas de partenaires Chinois. Ma toute dernière rencontre avec lui (IBK) date de 2015 à la faveur d’une visite de Qataris au Mali. Et c’est Toumani Djimé Diallo, secrétaire Général de la Présidence au moment des faits, qui m’a appelé pour me dire que le président doit me recevoir. C’est tout ! Un mensonge, même s’il émane de la bouche du président de la République ne saurait être une vérité.

Et Bouyé aussi a dit la même chose. A ses dires (Bouyé), lorsqu’il était à l’hôpital au Maroc, entre la vie et la mort, il a été dit dans les journaux en l’occurrence, qu’il (Bouyé) a fait débaucher des députés de la majorité au profit d’ADP-MALIBA. Un mensonge qui a été colporté à IBK. De la même manière, on peut proférer les mêmes contrevérités à mon égard. Mais un mensonge demeure un mensonge !

S’agissant de l’argent injecté dans sa campagne, 100 millions de F CFA sont dérisoires et insignifiants. C’est plus que ça ! Beaucoup plus !

Est-ce que les raisons que vous venez d’évoquer là constituent les seuls motifs de votre retrait de la mouvance présidentielle ou en existe-t-il d’autres ?

Dites-moi : lorsque vous contribuez à l’édification et à la conception d’une chose, aviez-vous droit ou non à des retombées ? Mais non seulement l’on ne vous accorde le moindre droit, mais aussi aucun respect. Et à partir de cet instant, vous êtes en droit de chercher la même chose par vos propres moyens. Je ne pense que ceci soit de mauvais augure. Bouyé leur a bien dit ceci : puisque Alou Boubacar Diallo n’a pas obtenu ce qui lui revenait de droit, il est alors libre de le chercher de son propre droit. Et s’ils prétendent dans ce contexte, qu’il est un Opposant politique, alors même-moi Bouyé, je suis un Opposant. C’est bien ce qu’il leur a dit…

(La suite dans notre prochaine livraison)

Transcrit par Batomah Sissoko

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