Tout a décidément et certainement une fin. On s’est longtemps bombé le torse comme étant des descendants de Soundjata, Firhoun, Babemba et autres. Cependant, sommes-nous dignes de nous glorifier d’eux ? Pourquoi ne sommes-nous pas comme eux ? Parce qu’ils étaient plus purs et moins égoïstes que nous.

L’hypocrisie et la vanité ont assez duré. Or, la vanité mène tout droit au mur. Il est donc temps de nous ressaisir, au risque de nous mordre le doigt. Seuls l’effort et l’humilité mènent à la gloire.

Notre avenir est devant nous et nous l’aurons derrière nous, chaque fois que nous ferons demi-tour. Alors réveillons-nous, éveillons-nous et assumons-nous. Cela, pour que nos descendants puissent être, eux-aussi, fiers de nous.

Nous nous trouvons à la croisée des chemins. Il nous faut assumer pleinement et entièrement nos devoirs de mémoire, de résilience et surtout de génération. Ces rêves doivent et peuvent devenir réalités. Sinon, nous aurons échoué dans l’accomplissement de notre mission. Par la grâce de Dieu, nous y parviendrons.

Il y a quelque chose de plus que l’orgueil et de plus noble que la vanité : c’est la modestie. Les délices du pouvoir enivrent longtemps.

Il nous faut de la pétillance intellectuelle et surtout du caractère pour réussir notre mue : la refondation du « Mali-den » et non celle du « Mali-kura ».

Le Mali tangue certes, mais jamais, il ne chavirera. Par la grâce de Dieu, nous trébuchons et trébucherons encore, car la destinée humaine est une aventure et non un long fleuve tranquille.

Le succès est différent de la réussite. Tout comme réussir sa vie et réussir dans sa vie (formule empruntée à Youssouf Tata Cissé) sont deux choses différentes.

Le « Mali-den » est à construire. Le pire des pauvretés est l’ignorance. Et le pauvre des ignorants est celui qui ne se connait pas soi-même. C’est-à-dire le « Yèrè-don-bali ».

Ainsi cessera le festival des brigands et, les propriétaires ne seront plus spectateurs.

Les systèmes éducatifs et économiques sont grippés. Que faut-il faire ? Se connaitre soi-même ! Refonder le système scolaire !

Barrer la route aux politiciens véreux et autres religieux populistes. Le «Maliden-ya-Koura » signifie, à mon entendement, le « yèrèdon » et « Mogoya ». Arrêtons de nous fourvoyer. La refondation passe par la renaissance et la rectification.

Il faut l’effort des compétences. Et dans l’air du temps, l’éveil de conscience des femmes et, surtout des jeunes, nous est indispensable.

Beaucoup d’entre nous, les hommes, ont failli. Nos épouses sont ainsi devenues « chefs » de nos familles, car la nature a horreur du vide. Il faut alors une mobilisation générale. Notre souveraineté est à bâtir sur les valeurs de solidarité et de partage équitable et mérité.

A bon entendeur salut !

Idrissa Oumar Sissoko,

Enseignant-Ecole Madani Traoré

Tel : 76 19 98 06

Source: Le Challenger