L’honorable Mamadou Diarrassouba, 3e vice-président de l’Assemblée nationale est-il en train de payer pour sa liberté de pensée, d’action et son franc-parler ? C’est le moins qu’on puisse dire en examinant son échec à l’élection du président de la 6e législature, qui n’à guère entamé pour autant sa volonté de décrisper la situation socio-politique. En effet, tandis que certains accusent le président de la République de l’avoir payé en monnaie de singe, d’autres lui prêtent une proximité avec le M5 à cause d’une certaine rencontre avec l’autorité morale de ce mouvement. Approché par nos soins, il a levé toutes équivoques sur une prétendue trahison ainsi que sur ses contacts avec le M5.

Le Témoin : Après votre défaite au perchoir, d’aucuns estiment que le président vous a trahi. Quel commentaire en faites-vous ?

Mamadou Diarrassouba : IBK ne m’a pas trahi, contrairement à ce que les gens disent. On parle de trahison quand il y a promesse. IBK a toujours honoré ses promesses envers moi. Pour la présidence de la 6e législature, en vérité, il ne m’avait rien promis pour la simple raison que je ne l’avais pas informé de ma candidature. D’ailleurs, c’est ce que j’ai dit à mes militants du Banico. Nous avons décidé d’aller sur liste propre pour valoir le poste de la présidence de l’Assemblée, mais tenté ce qui était une première avec la possibilité d’offrir cinq députés à notre parti. Je suis un croyant et je sais que c’est Dieu qui donne le pouvoir et le prend quand il veut.

On vous accuse d’être en contact avec le M5 qui demande la démission du président IBK. Qu’en est-il ?

Oui j’ai rencontré l’Iman Mohamoud Dicko, mais dire que je suis avec le M5 est une mauvaise interprétation. Ce sont des calomnies, dont l’objectif est de me nuire. J’ai initié une action afin de contribuer à désamorcer la crise. Je le lui fais des propositions de sortie de crise. Réticent au début, il a fini par accepter. De retour j’ai fait une restitution à mon parti, le RPM, ainsi qu’à mon groupe parlementaire. Je ne sais pas si cette démarche a servi de déclic, mais quelques jours après, les deux hommes se sont rencontrés.

Qu’est ce vous avez concrètement proposé à l’Iman Dicko ?

En lieu et place de la dissolution de l’Assemblée nationale tant réclamée par le M5, je lui ai proposé d’accorder une année à cette législature afin qu’elle s’engage dans la réalisation des réformes institutionnelles et administratives. Je lui ai également demandé de rencontrer le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’est autre que son frère.

Propos recueillis par Amidou KEITA

Source: Le Témoin