Le Premier ministre Boubou Cissé, à la tête d’une forte délégation, a bouclé une tournée de cinq jours au nord du Mali (Gao, Djiré, Bourem, Taoudéni, Tombouctou…). C’est dans la cité des Askia (Gao) que le périple du chef de l’Exécutif a débuté. Et c’est dans une salle pleine comme un œuf que l’honorable Mohamed Ould Mataly a pris la parole pour cracher ses vérités au Premier ministre.

 

Connu pour son franc-parler et sa propension à dire haut ce que beaucoup murmurent, l’honorable Mohamed Ould Mataly n’est pas parti par le dos de la cuillère pour cracher ses vérités au Premier ministre : «Je ne suis pas de ces personnes qui vont aller dans un bureau de 10 m2 pour vous parler seule. Je vais vous parler en face des populations de Gao. Personne à Gao n’est plus patriote que nous, Arabes. Le 06 avril 2012, j’étais le premier ici à défier le Mnla et à le combattre…. Ils sont là dans la salle, ils ne peuvent dire le contraire… ».

Et l’honorable de poursuivre : «  On a été le premier à contrecarrer les rebelles quand il y a eu le 23 et le 24 mai à Kidal, pour qu’aujourd’hui je ne vois pas une place de la communauté arabe à Gao. Je parle de Gao. Je ne peux pas l’accepter. Je suis de Gao, je dois diriger à Gao si je ne vois pas la place des notabilités des Arabes et des Touaregs à Gao, ça veut dire que quand on parle d’un Mali uni, c’est faux. A plus forte raison de Gao uni, c’est faux… Il ne faut pas frustrer les communautés, il faut plutôt les appeler à être ensemble. Nous avons du respect pour les communautés sonrai, touareg, arabe et je suis de la communauté arabe. Je ne peux pas être à l’écart des autres communautés…», a fustigé l’élu de Bourem.

Avant de regretter : « M. le Premier ministre, l’insécurité a pris une proportion très inquiétante. Même pour aller à Bamako, il faut passer par d’autres pays.  Moi je suis de Bourem. Bourem n’a jamais eu un mètre de goudron. En 1991, Bourem est devenu un nouveau cercle de la région de Gao. Monsieur le Premier ministre, c’est inacceptable que Bourem soit un ancien premier cercle du Mali aujourd’hui, et qu’il n’y ait  pas de bâtiments, de lycée ».

En tout cas, ces propos venant du député RPM de Bourem n’ont pas surpris les habitants de Gao qui ne cessent le prendre en exemple. A les en croire, l’honorable Mataly est un Arabe bon teint, dont la communauté n’a jamais tourné le dos à la mère patrie. Il a démontré à suffisance son patriotisme partout où il aura servi la patrie et  il s’est battu inlassablement pour l’unité et l’intégrité du Mali. Au moment de la crise, il est l’un des braves hommes qui se sont dressés farouchement à Gao et partout au nord du Mali contre les envahisseurs et des bandits armés indépendantistes.

A.Touré

SourceLe Démocrate