Le président malien subit une forte pression de la part de l’opposition, critique à son égard par rapport à ses choix d’hommes et à sa stratégie de sortie de crise au Mali.

Le dialogue politique inclusif au Mali, réclamé par l’opposition et lancé par le chef de l’État, connaît déjà ses premiers couacs après la désignation par Ibrahim Boubacar Keïta de l’équipe chargée des préparatifs de cet important événement.

L’opposition dénonce la composante de cette équipe, accusant le gouvernement à Bamako de vouloir contrôler l’organisation dudit dialogue, lit-on dans une lettre adressée au Premier ministre par la Coalition des forces patriotique du Mali (Cofop), en date du 20 août.

Suscité par cette coalition, ce dialogue devait avoir un format que la Cofop avait proposé et dont les détails avaient été discutés et acceptés par le président IBK. “Aujourd’hui, nous constatons avec regret que la méthode utilisée est le placement de l’organisation du dialogue politique inclusif sous l’autorité des départements ministériels”, dénonce la Cofop dans son courrier, affirmant que “cette manière de faire nous conduira directement au mur”.

“Ainsi, compte tenu de la situation qui prévaut, sommes-nous au regret de porter à votre connaissance que la Coalition des forces patriotiques suspend sa participation aux travaux d’organisation du dialogue politique inclusif tels qu’ils sont conçus maintenant”, lit-on encore dans le document de la Cofop.

D’autres organisations politiques, associatives et syndicales ont également dénoncé cette manière d’agir du gouvernement malien, a rapporté la presse malienne. Il s’agit de l’Union pour la République et la démocratie (URD), le parti de Soumaïla Cissé, leader de l’opposition à l’Assemblée nationale malienne.

Ce dernier a émis des réserves et refusé d’être membre de la commission d’organisation de ce dialogue qui a pour objectif de sortir le pays de la crise, dans un contexte sécuritaire difficile pour le Mali et l’ensemble des pays de la région. Ce dialogue est engagé dans une période marquée par le retour en force des groupes terroristes dans le nord du Mali, où la mise en œuvre de l’accord de paix piétine toujours, malgré la pression internationale sur les différents acteurs de la crise.

D’ailleurs, un des leaders de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion), Sidi Brahim Ould Sidatt, n’a pas manqué de rappeler que “ledit accord est dans une phase de décomposition très avancée”, dans une déclaration rendue publique le 17 août.  “Nous osons avouer sans démesure qu’il est actuellement dans une phase de décomposition très avancée…”,  a-t-il écrit, accusant ouvertement les “décideurs maliens d’inertie volontaire” et la communauté internationale de “passivité injustifiée”, selon les propos rapportés par la presse malienne.

 

Source: Lyès Menacer