On connaît enfin les mesures décidées par les autorités pour lutter contre la propagation du Covid-19. Après le discours annoncé puis annulé au dernier moment du président Bah N’Daw, lundi soir, un Conseil supérieur de défense nationale s’est finalement réuni mardi après-midi, au Palais de Koulouba. En fin de compte c’est un peu la montagne qui accouche d’une souris.

 

Aucune des mesures drastiques envisagées dans un premier temps n’a été adoptée… Pas de couvre-feu, pas de fermeture ni des écoles, ni des restaurants, ni des marchés.

Ce qui a finalement été décidé, ce sont de simples « renforcements » des dispositifs déjà en place : renforcement de la prévention dans les espaces publics, à travers le lavage des mains, renforcement de la surveillance et du dépistage, renforcement de la sensibilisation, des capacités de prise en charge des malades.

Éviter une nouvelle contestation

Les autorités choisissent la manière douce pour tenter de limiter la propagation du coronavirus, qui s’est accéléré ces derniers jours. Aucune mesure restrictive ou contraignante. C’est ce que les Maliens attendaient. Et c’est sans aucun doute ce qui a prévalu au moment de faire ces choix. Le texte du discours que devait prononcer le président, lundi soir, avait « fuité » avant sa diffusion, et les mesures envisagées ont aussitôt suscité des craintes, notamment sur le plan économique.

Ce revirement spectaculaire peut être vu comme la marque d’une impréparation, d’une navigation à vue des autorités, qui changent radicalement de stratégie du jour au lendemain. Cela peut être aussi vu comme une marque d’écoute et d’attention. Les autorités se sont finalement conformées aux attentes de l’opinion publique, elles évitent ainsi un nouveau front de contestation. En cette période déjà chargée sur le plan social, avec des grèves en série, et politique, avec l’installation toujours attendue et toujours polémique, du futur Conseil national de transition.

Rfi