Ils sont, à ce jour, 29 prétendants à faire acte de leur candidature auprès de la Cour constitutionnelle, instance habilitée à statuer sur les dossiers de candidatures sur fond d’attente parmi les différents partis politiques et groupes d’indépendants.

Selon le chronogramme établi par les autorités compétentes la campagne électorale, pour le premier tour, débutera le 7 juillet prochain, alors que des manifestations et actions réclamant la transparence et la régularité du vote ont eu lieu récemment mobilisant des milliers de citoyens. Un deuxième tour est prévu pour le 12 août dans le cas où aucun candidats ne l’emportera au premier tour du scrutin.

Avant la clôture de l’opération de dépôt de candidatures, prévue le 29 juin, plusieurs personnalités politiques ont déjà annoncé officiellement leurs candidatures.

Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keita, figure parmi les prétendants, déclarant le 28 mai dernier son intention à briguer un second mandat à la tête du pays afin de renouveler, comme le souligne-t-il, “le contrat de confiance avec le peuple malien”.

Dans la même course se trouve un potentiel candidat, qui avait eu à prendre part à deux précédentes élections présidentielles (2002 et 2013), en l’occurrence Soumaïla Cissé, représentant de l’Union pour le renouveau démocratique (URD) et “leader de l’opposition”, comme le qualifient les observateurs.

C’est devant des milliers de partisans réunis dans le grand stade de Bamako qu’il avait annoncé le 12 mai dernier sa candidature.

Ancien président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) de 2004 à 2011, M. Cissé a le soutien d’une trentaine de partis politiques maliens et plus de 200 associations regroupées au sein d’une plateforme.

L’ancien premier ministre, Moussa Mara, à la tête du parti Yéléma est également sur la liste des postulants, pour la seconde fois après sa participation à la présidentielle de 2013 où il avait obtenu 1,5 % des voix.

Le Dr. Oumar Mariko, chef du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) et Choguel Maiga, président du Mouvement patriotique pour le renouveau (membre de la mouvance présidentielle) devront aussi vivre leurs 4e expérience dans le course présidentielle, pour laquelle ils comptent défendre la “bonne gouvernance” et “le renouveau de la classe politique”.

Face à ces anciennes figures de la vie politique malienne, de nouveaux candidats issus de divers horizons entrent en lice et sollicitent pour la première fois le suffrage des Maliens.

Parmi ces prétendants, on peut citer Mohamed Aly Bathily, ex-ministre de la Justice, des Affaires foncières et de l’Habitat et Hamadoun Touré, ancien directeur de l’Union internationale des technologies (UIT).

Ont également fait part de leur intention de se porter candidats, Aliou Boubacar Diallo, chef d’entreprise, Khalifa Sanogo, maire de Sikasso, Moussa Sinko Coulibaly, officier de l’armée malienne, démissionnaire pour se consacrer à la politique et Modibo Koné, ancien PDG de la filière coton de la compagnie malienne de développement des textiles (Cmdt).

== Le casse-tête du parrainage ==

Selon la loi malienne, chaque candidature doit avoir le parrainage de 10 députés ou de 5 conseillers municipaux par région. L’enregistrement des candidatures avait commencé le 30 mai 2018.

Des sources médiatiques maliennes ont considéré que cette exigence constitue “un véritable casse tête”. Ce qui fait que les candidats ne se bousculent pas aujourd’hui devant la Cour constitutionnelle pour déposer leur dossier en raison des choix préalables des parlementaires et élus ayant déjà pris leur décision pour ce parrainage.

Beaucoup parmi ces postulants qui n’ont pas de députés à l’Assemblée nationale risquent donc d’abandonner la course avant de l’avoir entamée.

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Certains pour remédier à cet obstacle auraient opté pour un candidat unique, dans le cadre d’alliances politiques et électorales.

C’est dans cet esprit que vient de naître la “Convention des Bâtisseurs” regroupant sept partis politiques maliens soutenant une candidature unique.

Par ailleurs, sur le plan logistique et conditions d’organisation du scrutin, la Commission sécurisation des élections relevant du ministère de la Sécurité Intérieure et de la protection civile du Mali a affirmé avoir pris toutes les dispositions nécessaires.

La Commission travaille avec les corps constitués (gendarmerie, garde nationale et police) et en présence des membres de la MUNISMA.

Pour mieux sécuriser le scrutin, plus de 11.000 éléments seront déployés à travers le pays aidés par les Forces armées maliennes (FAMA) renforcées par 900 véhicules, en plus d’autres moyens logistiques appropriés pour le bon déroulement des opérations de vote.

 

APS