Comme annoncé par le Président de la République IBK, l’Etat commence à s’assumer devant la violence issue de la désobéissance civile.

Finie la récréation à travers la fameuse expresse « L’Etat s’assumera » ? La sortie du Président IBK à la veille de la Tabaski est prise comme de l’eau versée sur le dos du canard. Et pourtant, le message revêt un sens que ses destinataires ont pris à la légère.

De fait, le Chef de l’Etat avait averti que l’Etat s’assumera face aux violences qui font corps avec la désobéissance civile décrétée par le M5-RFP, le 10 juillet dernier. Faute de pédagogie dans l’application de cette désobéissance, les jeunes du M5-RFP s’étant érigés en véritable fers de lance, s’en sont pris à certains biens publics, notamment l’Assemblée Nationale et l’ORTM, mais aussi les feux tricolores, « inconsciemment » vandalisés. Tout Bamako, paralysé quelques jours par des barricades dressées aux grands carrefours, retrouvera une accalmie due à la trêve décrétée par le mouvement afin de permettre aux Musulmans de préparer la fête de la Tabaski.

Entre temps, la donne a changé. Le Président IBK a nommé six ministres suivant les recommandations de la CEDEAO. Ces derniers répondent à 99% aux aspirations de Bouyé qui, illico presto, s’est démarqué du projet du M5-RFP de faire démissionner IBK avant l’échéance de son mandat qui prend fin en 2023. L’imam Mahmoud Dicko, autorité morale du M5-RFP, aurait été interpellé par l’érudit de Nioro du Sahel à se désolidariser des politiciens du mouvement, dont « la seule ambition est de déstabiliser IBK, par ricochet le Mali ».

Un vent de division semble souffler au sein du mouvement de la contestation. Issa Kaou Djim de la CMAS a dilué le discours, qui rompt avec le radicalisme et la violence. Attisant le feu depuis l’ombre où il est tapi, Choguel Kokalla Maïga n’est pas prêt à lâcher du lest.  Mais il apprendra à ses dépens que certains jeunes du M5-RFP qu’il a maintenus dans la rue, le lundi 3 août dernier, pour l’application de la nouvelle stratégie de la désobéissance dont il est l’auteur, passent leurs premiers jours entre les quatre murs de prison.

En effet, ces jeunes ont bravé la loi, en obligeant certains services publics et privés à fermer leurs bureaux. La loi n’a pas tardé à s’appliquer. Selon certaines sources, « 5 manifestants du M5-RFP » sont «arrêtés, jugés et condamnés à 45 jours d’emprisonnement ferme pour flagrant délit» le mercredi 5 août 2020 par le Tribunal de la commune 1.

Ces interpellations traduisent les mises en garde de la République. Me Kassoum Tapo n’est pas nommé à la tête du département de la Justice pour observer, plutôt pour l’assomption de la justice.

DACK

Source: Icimali